(Déjà des impacts sur l’hygiène de la ville)
Depuis quelques semaines, des centaines de camions à destination du Niger sont bloqués à hauteur de Malanville du fait de la fermeture de la frontière Bénino-nigérienne. Cette situation qui soumet les camionneurs et leurs apprentis à un quotidien apocalyptique n’est pas sans conséquence sur l’hygiène et l’environnement de la Commune selon le premier adjoint de la mairie de Malanville qui s’est confié à un média privé de la place.
Le coup d’Etat perpétré au Niger, le 26 juillet 2023, a eu des effets sur les relations entre ce pays du Sahel et ses pairs de la sous-région. La fermeture des frontières bénino-nigériennes a fortement mis en péril, les échanges entre les deux pays. C’est ainsi que depuis quelques jours, plusieurs centaines de camions devant rallier le Niger avec divers produits, sont bloqués au Nord-Bénin. La situation qui n’est rien d’autre que le corolaire de l’entêtement des putschistes nigériens à rétablir l’ordre constitutionnel, fait craindre des risques sur l’hygiène et sur l’environnement. Analysant les impacts de la situation, le premier adjoint au maire de Malanville a, au détour d’une interview à une radio privée de la place, levé un coin de voile sur les conséquences de cette situation. Selon Seydou Moussa, la mairie de Malanville tente, tant bien que mal de gérer le flux de camions stationnés dans la Commune. « Au niveau de l’hygiène, ce n’est pas normal que plus de 1000 camions soient stationnés », s’est désolée la deuxième autorité de l’hôtel de ville qui s’est plainte de l’absence de toilettes adéquates au niveau de la zone. Seydou Moussa a également pointé du doigt le problème d’hébergement. « Ils (les camionneurs ndlr) ne sont pas logés. Nous, on ne peut pas les loger. Nous sommes en période de pluie ici au Nord. Il pleut jour en nuit. Ils sont sous la pluie. Ils se protègent malgré eux sous les camions. » a exposé l’autorité communale. En sus de ces problèmes, les camionneurs font face à d’énormes difficultés pour se nourrir. « …Des apprentis qui ont faim, des chauffeurs qui n’ont rien à manger… Ils sont obligés de vendre du carburant contenu dans leur camion pour survivre » a alerté Seydou Moussa. Un constat qui fait craindre le pire si rien n’est fait pour parer au plus pressé dans les prochains jours.
La mairie impuissante
Face à la situation et malgré sa bonne volonté, la mairie de Malanville n’a malheureusement pas de marge de manœuvre selon le premier adjoint au maire. Il a confié avoir échangé la semaine dernière avec certains camionneurs béninois venus du Niger. Ceux-ci, selon ses confidences, seraient venus solliciter l’intervention des autorités de la Commune de Malanville, afin qu’ils discutent avec la partie nigérienne afin qu’ils puissent gérer ponctuellement la situation. « Malheureusement, nous n’avons pu rien faire dans ce sens », a laissé entendre le numéro 2 de la Commune de Malanville. Comme action, la mairie mise sur la sensibilisation, a confié Seydou Moussa. En attendant qu’on parvienne à trouver le bout du tunnel dans cette situation, les populations de Malanville sont invitées à faire montre de leur sens d’hospitalité vis-à-vis de ces étrangers de circonstance. Seydou Moussa a par ailleurs indiqué que la question préoccupe au plus point la mairie de Malanville, qui l’a d’ailleurs abordée au cours de la 3ème session extraordinaire ouverte lundi 14 août 2023.
Gabin Goubiyi