La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) poursuit l’instruction du dossier Reckya Madougou. En attendant l’ouverture du procès, l’ancienne ministre de la Justice est dans les mailles de justice depuis le vendredi 3 mars 2021. Mais curieusement, en meeting hier dimanche 14 mars à Parakou, les membres du prétendu Front pour la restauration de la démocratie (Frd) ont bandé leurs muscles pour exiger la libération de la candidate recalée du parti « Les démocrates » sur qui pèse des soupçons de déstabilisation du pays.
Que veut au juste le prétendu Front pour la restauration de la démocratie (Frd) dans l’affaire Reckya Madougou? La question taraude les esprits depuis l’arrestation de l’ancienne ministre de la Microfinance de Yayi Boni, Reckya Madougou. Le questionnement est devenu plus préoccupant depuis hier. En effet, les membres du creuset illégal dénommé Front pour la restauration de la démocratie réclament la libération de la candidate disqualifiée de la course à la Présidentielle du 11 avril prochain ; cela malgré les chefs d’accusation de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Selon le procureur spécial Mario Mètonou, « Reckya Madougou et certains membres de sa formation politique ont, selon toute vraisemblance, formé le dessein de perturber le déroulement du prochain scrutin en perpétrant des actes de terreur de grande ampleur ». Ces actes consisteraient d’après les aveux d’un des complices (le colonel Ibrahim Mama Touré) « au meurtre d’une autorité influente de la ville de Parakou sur un axe routier emprunté régulièrement par cette dernière. La mission devait ensuite se poursuivre par l’élimination d’une seconde autorité politique à l’occasion des obsèques de la première victime ». Ces faits tels que décris par le procureur spécial de la Criet sont suffisamment graves pour que le Frd les banalise au point d’exiger la libération de l’instigatrice présumée. Et pourtant, le principal complice a été clair par rapport à commanditaire de la mission. Selon le colonel Mama Touré, la somme qui devrait servir à l’élimination physique des deux autorités de Parakou a été envoyée par l’ancienne Garde des sceaux, Reckya Madougou. La vie des personnes étant sacrée, toute atteinte volontaire, ainsi que l’enlèvement ou la séquestration lorsqu’elle a pour but de contraindre indûment les pouvoirs publics à accomplir ce qu’ils ne sont pas tenus de faire ou à s’abstenir de faire ce qu’ils sont tenus de faire est qualifiée de terrorisme par les articles 161,162 et 163 du Code pénal. A partir de cet instant, la justice, sur la base des éléments dont elle a à sa disposition, doit mener jusqu’au bout, les enquêtes pour situer les responsabilités. Ne pas encourager la justice à faire toute la lumière sur l’affaire et exiger la libération coût que coût de la prévenue sans que les Béninois ne soient situés sur les tenants et les aboutissants du dossier serait bien dommage et anti démocratique. L’Etat de droit ne saurait être bafoué aussi allègrement sur l’autel des intérêts d’un groupuscule fut-il de l’opposition. En bons démocrates, Valentin Aditi Houdé et sa compagnie devraient le savoir.