L’explosion d’une soute à munitions à la caserne de Toffo dans le département de l’Atlantique a été une préoccupation pour la députée Cécile Ahoumènou qui a adressé une question orale au gouvernement pour avoir plus d’éclaircissements. Ainsi, cette question programmée pour hier mercredi 14 juin 2023 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo, a permis au ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Alassane Seidou, d’apporter des précisions sur les faits réels.
Selon les explications du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Alassane Séïdou, une équipe spécialisée de la Direction du matériel des armées a été déployée au camp militaire de Toffo le 1er mai 2023 pour procéder à l’opération de tri et de convoyage des munitions avant leur destruction. Mais au cours de l’opération de tri, il s’est produit un incendie qui a entraîné l’explosion de la soute à munitions avec des dégâts humains et matériels. Ce fut donc une occasion pour le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique Alassane Seidou, de revenir sur le bilan définitif et les mesures préventives qui ont été prises et ce, suite à la question d’actualité adressée par la députée Cécile Ahoumènou. En effet, devant l’Assemblée nationale, l’autorité ministérielle a fait savoir qu’on dénombre dix personnels du détachement de la Direction du matériel des armées brulés au 2ème degré et le décès d’une riveraine de 93 ans. « Les dix blessés ont été conditionnés à l’hôpital de zone d’Allada puis évacués au Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (Cnhu-Hkm) de Cotonou. Certaines victimes, sur la base d’un certain nombre de critères, ont été évacuées d’urgence en France ». A en croire Alassane Seidou, Cinq (05) survivants dont un (01) blessé soigné et guéri ; quatre (04) blessés graves toujours hospitalisés en France ; cinq (05) décès dont trois (03) survenus au Cnhu-Hkm en soins intensifs et de réanimation et deux (02) en France. Le ministre a expliqué aux députés que « Des dégâts matériels ont été enregistrés au niveau de certaines infrastructures de l’Ecole nationale des officiers (le bloc dortoir, salles d’instruction, le bloc administratif, l’infirmerie et la résidence du commandant de l’école). Des véhicules et des habitations environnantes ont par ailleurs été endommagés ».
Des mesures préventives prises
Alassane Seidou a signifié qu’un dispositif de prévention a été mis en place pour éviter de telle situation à l’avenir. Dans ses propos rassurants, on retient que le gouvernement a entrepris des actions multisectorielles. Au ministère de la Défense nationale, les mesures ci-après sont prises. Il s’agit de l’inspection périodique des soutes à munitions des forces de défense et de sécurité et la destruction à bonne date des munitions obsolètes ; du renforcement des mesures sécuritaires dans la mise en place des soutes à munitions ; du renforcement de la formation du personnel dédié à la manipulation des munitions ; de la délimitation des emprises militaires et d’interdiction d’occupation desdites emprises par les populations civiles. Au ministère de la Santé, il est prévu de poursuivre « les sensibilisations sur la nécessité de réalisation des exercices de simulations sur la gestion des risques et catastrophes liés à la manipulation des munitions hautement dangereuses suivant l’approche « One health » à tous les niveaux en concertation avec les autres ministères concernés ; le renforcement du plateau technique des hôpitaux sur toute l’étendue du territoire ; la modernisation de toutes les infrastructures sanitaires à travers la construction et ou réhabilitation de Centres hospitaliers universitaires, de Centres hospitaliers départementaux, des Hôpitaux de zones et Centres de santé et bien d’autres.
M. A-A. (Br Ouémé-Plateau)