Nouvelle exposition à l’espace culturel Le Centre. Du 14 mars au 14 juin 2025, l’artiste Bamouss présente une quinzaine d’œuvres au public dans le cadre de l’exposition « Kancicà » qui signifie en français lien. Elles retracent la liaison entre deux mondes différents, le visible et l’invisible. Le vernissage s’est tenu le vendredi 14 mars 2025.
Après un mois de résidence de recherche et de création, l’artiste Bamouss, de son vrai nom Basile Mousougan, a présenté les fruits de son travail aux amateurs des arts plastiques le vendredi dernier dans la salle d’exposition de l’espace culturel « Le Centre ». Une quinzaine au total, ces œuvres réalisées à base d’une technique mixte composée de soudure, peinture et sculpture, mettent en relief certaines pratiques socioculturelles, en pointant davantage la dualité entre le profane et le sacré, le visible et l’invisible. Il s’agit de « Le messager », « les dignitaires », « réunion », « transcendance », « les habitants du vide », « l’unité », « gardien du temple », « guerriers », « concertation », « le lien », « ancêtres 1 & 2 », « pureté » et « citizen ». A travers cette exposition individuelle, l’artiste explore, à travers divers médiums, l’interdépendance entre l’être humain et son environnement, le monde physique et le monde spirituel, tout en questionnant la relation à la nature et à l’histoire. Elle fait dialoguer harmonieusement des sculptures, peintures et installations, aussi bien singulières que complémentaires, issues entre autres des objets de récupération. La codification du langage, utilisée par la tradition béninoise, intervient dans l’exposition, à travers quelques œuvres, pour faire ressortir en filigrane les notions de l’initiation et du secret. L’exposition tente d’ouvrir des espaces de réflexions sur les différentes formes de liens : le lien familial, le lien social et le lien spirituel. Selon l’artiste Bamouss, chaque œuvre est comme un messager de l’histoire, de la nature, du patrimoine culturel matériel et immatériel du Bénin. L’œuvre « Pureté » est une installation qui s’inscrit dans une réflexion profonde sur les notions de virginité, de dignité et de sacralité dans la culture béninoise. Dans une forme circulaire bordée de sable fin, composée de calebasses et d’objets rituéliques, l’artiste convoque l’univers des couvents et des rites initiatiques, ou la pureté n’est pas qu’un état, mais un engagement, une offrande. Dans « Ancêtre 1 », l’artiste convoque les esprits du passé à travers une œuvre sur laquelle les ombres et la matière dialoguent. Sur cette toile, des silhouettes à peine visibles se détachent d’un fond bleuté, figures spectrales semblant flotter entre présence et effacement.
Des œuvres artistiques à portée spirituelle
Les installations, les sculptures et les tableaux de Bamouss évoquent la mémoire des ancêtres, ces âmes qui continuent de hanter les existences et les héritages invisibles. Selon l’artiste, toute l’humanité, des ancêtres à la génération présente a en commun un univers appelé le lien. « Quand nous parlons d’unité, nous parlons de toute une communauté, un ensemble d’objets, de personnes et de divinités », a expliqué l’exposant. A sa suite, le Directeur général de l’espace culturel « Le Centre » a rappelé que dans l’univers de Bamouss, chaque œuvre est comme un messager, d’abord de l’histoire, de la nature, c’est-à-dire de l’environnement et des patrimoines culturels matériel et immatériel. « Quand vous observez bien ses créations, vous retrouvez la tradition béninoise, des canaris et jarres par endroits, du sable, des matériels pour représenter les quatre éléments, dont l’eau, l’air, la terre et le feu, juste pour révéler davantage l’identité béninoise », a laissé entendre Berthold Hinkati. Pour finir, il a confié que le lien mis en lumière par l’exposition est celui familial, social et spirituel. L’exposition prend fin le 14 juin 2025.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)