La première édition du Festival des Cultes Endogènes et Zangbéto s’est tenue sous le parrainage de sa majesté Signon Adékiloumon de la Vallée de l’Ouémé, avec le soutien organisationnel de l’Association des cultes endogènes et Zangbéto de la Vallée de l’Ouémé (Acezavo-Bénin). Ce rendez-vous se veut un tournant historique dans la revalorisation du patrimoine spirituel et identitaire de la Vallée, au moment où la mondialisation tend à diluer les repères culturels traditionnels.
Pendant trois jours (du jeudi 30 octobre au samedi 1er novembre 2025), Adjohoun aura été le carrefour des traditions vivantes : dignitaires vodun, chefs coutumiers, rois, représentants des Zangbéto et fidèles venus de toute la Vallée, ont communié dans une ambiance empreinte de mysticisme, de danses sacrées et de ferveur communautaire. Les Zangbéto connus comme étant des « gardiens de la nuit », ont offert un spectacle à la fois spirituel et symbolique, alliant puissance mystique, discipline et communication rituelle. Tambours, chants et invocations ont rythmé cette célébration. Chef charismatique et défenseur du vodun authentique, Sa majesté Signon Adékiloumon s’est illustrée par un discours vibrant en faveur d’une reconnaissance officielle et pleine des cultes endogènes dans les politiques culturelles nationales. « Les Zangbéto ne sont pas un folklore, mais une institution sociale, spirituelle et judiciaire au service du peuple », a-t-il rappelé avec force. Pour lui, ce festival n’est pas une simple célébration, mais un acte de souveraineté culturelle. Il s’agit de redonner aux traditions ancestrales leur place dans le développement communautaire et dans la fierté identitaire nationale, selon ses dires. La première journée de ce festival a également eu une portée éducative et réflexive. Des conférences et panels ont permis d’explorer les rôles méconnus des Zangbéto dans la régulation sociale, la prévention des conflits, la sécurité et la transmission des valeurs communautaires. Des jeunes participants, fascinés par la profondeur spirituelle du mouvement, ont témoigné de leur désir de mieux comprendre et d’assumer l’héritage de leurs ancêtres. Fort du succès de cette première édition, l’Acezavo-Bénin annonce déjà une deuxième édition plus ambitieuse, avec une structuration renforcée, des partenariats institutionnels et une ouverture à la coopération internationale. L’objectif : faire du Festival des cultes endogènes et Zangbéto, un rendez-vous culturel majeur, au même titre que les Vodun Days de Ouidah, afin de consolider la place du Vodun dans le paysage culturel, touristique et spirituel du Bénin.
Jules Maoussi
(Br Ouémé-Plateau)



















