Dans un entretien accordé à l’équipe du bureau régional Ouémé-Plateau du quotidien Le Matinal, le dignitaire du culte endogène, Finagnon Sylvain Ayétoutou Tonan a opiné sur le caractère festif des déités Hounvè-Tchinan. Il explique et oriente le peuple béninois sur son caractère originel.
Le Matinal : Pouvez-vous nous parler du caractère festif des déités Hounvè-Tchinan et de son importance dans la culture béninoise ?
Finagnon Sylvain Ayétoutou Tonan : Le caractère festif des déités Hounvè-chinan est profondément ancré dans la culture béninoise. Ces divinités sont vénérées non seulement pour leur pouvoir spirituel, mais aussi pour leur capacité à apporter la joie, la prospérité et la réjouissance à la communauté. Le festival Hounhouè est donc une occasion de célébrer cette dimension festive et joyeuse de nos divinités. Chaque année d’ailleurs, nous qui sommes Sèttô, nous nous mobilisons à l’unisson pour célébrer nos ancêtres. Et c’est selon une procédure cultuelle qui a existé depuis nos aïeux. Ce qu’il faut comprendre dans la positivité de cette célébration annuelle, c’est que quand nos déités reçoivent les sacrifices qui leur sont collectivement faites, la paix et la convivialité règnent dans nos régions d’intervention ; les mauvais sorts se débarrassent de notre communauté.
Comment les festivités du Hounhouè contribuent-elles à renforcer le lien social et culturel au sein de la communauté Sèttô ?
Le festival Hounhouè est un moment de rassemblement où les membres de la communauté se réunissent pour célébrer leur identité culturelle commune. Les festivités par conséquent, offrent une plateforme pour renforcer les liens sociaux, partager des traditions ancestrales, et transmettre les valeurs culturelles aux générations futures. De plus, le Hounhouè favorise également les échanges intercommunautaires, car il attire des participants de différentes régions. L’exemple des « Vodundays » les 9 et 10 janvier 2024 au Bénin est bien illustratif.
De façon spécifique, quels sont les éléments clés qui rendent le Hounhouè si unique et mémorable pour ceux qui y participent ?
Plusieurs éléments contribuent à rendre le Hounhouè unique et mémorable. Tout d’abord, il y a l’aspect visuel spectaculaire des processions, des costumes traditionnels et des performances artistiques. Ensuite, il y a la dimension spirituelle et religieuse des rituels dédiés aux divinités, qui créent une atmosphère de dévotion et de connexion spirituelle profonde. Enfin, il y a la convivialité et la camaraderie qui règnent pendant le festival, où les gens se réunissent pour partager des repas, danser et s’amuser ensemble.
En guise de recommandation à l’endroit du Président Patrice Talon au sujet des Vodun de la communauté Hounvè-Tchinan, que pouvez-vous dire ?
Je salue la gouvernance du président Patrice Talon. Je salue sa dynamique à redonner à la religion Vodun, sa vraie vie et sont réelle identité. Si ses prédécesseurs avaient de tenter de faire comme lui, on aurait dépassé hautement l’étape de développement actuel. Et nous n’avions pas manqué de prier pour son gouvernement. La preuve, quand nous avions commencé les rites préliminaires de la célébration actuelle à Hêvié (Abomey-Calavi), à Ouando (Porto-Novo) et ailleurs, nous avons toujours porté son nom dans nos prières aux ancêtres. Par ailleurs, je lui demander de penser à soigner l’identité de la communauté Hounvè-Tchinan ; cette communauté est la seule autochtone en matière de Vodun. Nous n’avons pas quitté Adja-Tado comme certains le croient et l’affirment. Le vodunHounvè -Tchinan a quitté plutôt Doga à Hêvié dans la commune d’Abomey-Calavi pour s’ériger dans les pays comme Haïti, Amérique Latine etc.
Quel est votre mot de fin ?
Merci de m’avoir donné l’occasion de partager ma perspective sur ce sujet important de notre culture béninoise. Si les autorités nous connaissent, nous allons les connaître et ainsi, nous leur montreront le vrai chemin des originalités ancestrales qui demeurent comme tel jusqu’à présent.
Propos recueillis par Martial Agoli-Agbo (Br Ouémé-Plateau)