(Une gouvernance restaurée sous Talon, selon Janvier Yahouédéou)
Longtemps en proie à des pénuries d’électricité, le Bénin a amorcé un redressement énergétique significatif sous l’ère de Patrice Talon. De l’affaire Maria Gléta, marquée par des malversations et des équipements obsolètes, à une autonomie énergétique excédant aujourd’hui les 60%, retour sur une transformation majeure.
Lors de son intervention sur l’émission Zone Franche de Canal 3 Bénin, le Coordonnateur du collège des ministres conseillers, Janvier Yahouédéou a livré un récit accablant de la gestion chaotique du secteur énergétique avant 2016. Revenant sur les années de délestage sauvage, il a rappelé que dès 1998, le pays connaissait des coupures de courant pouvant s’étendre sur plusieurs jours, paralysant les activités économiques et industrielles. Les tentatives de solution, telles que l’achat en urgence de seize groupes électrogènes de 500 Kva, se sont avérées infructueuses. Ces groupes, présumément neufs, se sont révélés être de vieux équipements repeints et déjà hors d’usage. Ce scandale n’était que précurseur de l’affaire Maria Gléta, un projet qui aurait dû garantir au Bénin 80 Mw de puissance en 2009, mais qui a finalement tourné seulement vingt jours en cinq ans. D’après les révélations du Coordonnateur du collège des ministres conseillers, les turbines achetées pour la centrale étaient en réalité des moteurs de vieux avions datant de la seconde guerre mondiale. Une acquisition douteuse qui a coûté au pays près de 45 milliards de francs Cfa, alors qu’une solution plus moderne et efficace aurait pu coûter cinq fois moins.
Une gouvernance restaurée, un avenir maîtrisé
Face à cette situation chaotique, l’arrivée de Patrice Talon à la magistrature suprême en 2016 a marqué un tournant. Dès les premières années de son mandat, des réformes ambitieuses ont été mises en place pour restaurer la fiabilité du système électrique national. « Nous avons amorcé une transformation sans précédent, permettant d’infléchir la tendance à tel point que le Bénin est aujourd’hui à plus de 60 % en matière d’autonomie énergétique », a déclaré le président lors de son discours sur l’état de la nation en décembre 2024. L’ancien ministre de l’énergie, Jean-Claude Houssou, a également mis en exergue les progrès remarquables réalisés. Entre 2016 et 2022, la production d’électricité au Bénin est passée de zéro à 60 %, voire 80 % durant certaines périodes creuses. En outre, les infrastructures du réseau électrique ont été considérablement modernisées : la longueur du réseau haute tension est passée de 1 073 km, construits en 56 ans, à près de 1 800 km en quelques années seulement.
Des défis persistants mais un horizon prometteur
Si les avancées sont notables, des défis subsistent, notamment en raison de l’explosion du nombre de branchements domestiques et de l’afflux d’industries gourmandes en énergie. Le Président Talon se veut toutefois rassurant : « Nous serons au bout de nos peines dans les 24 mois à venir », affirmant ainsi la poursuite des efforts pour garantir une autonomie énergétique totale. L’exemple de la gestion du secteur électrique illustre parfaitement la mutation structurelle engagée au Bénin sous la gouvernance actuelle. Loin des errements du passé, le pays se positionne désormais comme un modèle en matière de réformes énergétiques en Afrique de l’Ouest, gage d’un développement industriel et économique durable.
Gabin Goubiyi