La situation de la dette du Bénin polarise souvent les débats. Au travers d’une communication orientée, le Bénin est présenté comme un mauvais élève sur le marché des dettes, avec à la clef, un niveau d’endettement alarmant. Faux, a rétorqué ministre d’Etat, chargé de l’Economie et de finances qui a apporté des éléments d’éclaircissement qui confondent les détracteurs. A l’en croire, le niveau d’endettement du Bénin est raisonnable et le risque est modéré. Lire ses explications.
« Le Fmi vous dira qu’en Afrique, plus de 40% des pays sont en risque élevé d’endettement, ce qui n’est pas le cas du Bénin parce que quand bien même certains auraient l’impression qu’on lève trop de dettes, aujourd’hui le cadre macroéconomique est sain, le niveau d’endettement est raisonnable et le risque est modéré. Ce qui n’est pas le cas de plus 40% de pays en Afrique. Je voudrais saisir l’occasion pour dire que si vous observiez le rythme de sortie du Bénin, l’année passée en 2022 par exemple, nous n’avons fait aucun eurobond. C’est bien dire que nous ne sortons que s’il y a une opportunité économique et financière à faire une opération. En 2016, quand on prend la totalité du portefeuille de dette de l’Etat et on calcule un peu le coût et le taux d’intérêt moyen porté sur ce portefeuille, l’on était au-delà de sept et demi pour cent. Alors qu’est-ce que nous avons fait ? En même temps qu’on faisait les réformes pour assainir les finances publiques, pour avoir une crédibilité sur les marchés financiers, nous nous sommes engagés dans une série d’opérations de reprofilage. Nous allons sur le marché, nous allons lever 100F à un taux de 3 ou 4%, pour remplacer avec une dette qui était à 7% ou 8%. Les marchés voient la presse et communiquent sur le fait que nous sommes allés emprunter 100 F mais personne ne dit que ces 100F ont permis de rembourser un autre 100F qui coûtait trop cher pour le budget de l’Etat. Et donc, cette gestion dynamique a permis rapidement, avant la crise de trésorerie que vit la Zone Uemoa. Si le Bénin n’a pas ces difficultés aujourd’hui, et si le Bénin a réussi à baisser le coût de la dette de son portefeuille, c’est parce qu’on a fait cette gestion dynamique de la dette. Dans la gestion dynamique de la dette, il y a trop de communications unidirectionnelles sur les montants qui ont pu être levés mais peu de communications sur les remboursements. Et donc, ce qu’il faut regarder, c’est les chiffres qui sont publiés dans les rapports trimestriels que nous envoyons à l’Assemblée nationale, qui sont dans les lois de règlement qui vont à l’Assemblée nationale, qui sont revus par nos différents partenaires, agences de notation qui confirment en fait la solidité de la gestion de la dette du Bénin. »
Source: Télévision nationale