Dans le discours du chef de l’État sur l’état de la nation, on peut y noter le pragmatisme et la franchise qui se conjuguent pour opérer une vraie rupture dans la gestion de la chose publique au Bénin.
Rupture. Ce n’est pas un vain mot pour le chantre du Nouveau départ. Son discours sur l’état de la Nation, vendredi 20 décembre 2024, en dit long. En arrivant au pouvoir en 2016 grâce au soutien d’une grande majorité de la population (65%) au second tour de la Présidentielle, le président Patrice Talon avait déjà annoncé les couleurs d’une gouvernance économique et sociale basée sur la lutte implacable contre la corruption et l’impunité. On pensait que c’était le slogan politique des régimes précédents. Aujourd’hui, tout le monde a noté dans son message que le pays, non seulement, a vraiment progressé, mais également suscite l’admiration dans la sous-région, en Afrique et dans le monde. Qui pouvait imaginer que Cotonou pouvait être la première ville, la plus propre en Afrique de l’Ouest et sixième en Afrique ? C’est inédit comme exploit. Dans tous les secteurs, les lignes bougent. Tout le pays est en chantier. L’accès aux cantines scolaires à plus de 1,3 millions d’enfants, le développement du réseau électrique, les constructions de marchés modernes, la multiplication sans cesse d’infrastructures routière et autres réalisations de grande envergure sont visibles et admirables par leur qualité. Tous résultats ne pouvaient pas se réaliser sans un pragmatisme dans un pays où des compromissions sans détriment des valeurs républicaines étaient la règle du jeu politique. L’opinion s’accorde à reconnaître que la lutte contre l’impunité est vraiment rentrée dans sa phase active sous le pouvoir du président Patrice Talon. « Fais attention ! Sous Talon, il n’y a pas de complaisance !..», c’est ce qu’on entend partout au sein des populations pour dire que c’est zéro tolérance en cas de dérive. Même, des proches du président de la République et des soutiens du pouvoir sont en prison. C’est la preuve que le Bénin est devenue une République où personne n’est au-dessus de la loi.
Malgré, ces résultats élogieux, le chef de l’État n’est pas tombé dans l’autosatisfaction. En toute sincérité, il a reconnu qu’il y a beaucoup à faire contre la cherté de la vie et la préservation du pouvoir d’achat des populations. Cette franchise ne court pas les rues, surtout que c’est pratiquement l’arme fatale de l’opposition contre son gouvernement. Le côté social est le maillon faible du régime de la Rupture, selon les opposants. Là, le président Patrice Talon a promis d’intensifier ses actions dans ce secteur. Or, nul n’est sans savoir que les problèmes sociaux sont en grande partie liés à la lutte contre l’impunité et la mauvaise gouvernance depuis 2016. Par exemple, les fraudes douanières étaient la principale source de revenus d’un certain nombre d’acteurs qui entretenaient plusieurs réseaux. Aujourd’hui, grâce aux reformes dans l’administration publique, un cadre ne peut plus virtuellement participer à plusieurs séminaires dans la même semaine. La dématérialisation du secteur public est dans sa phase active. Alors, les ressources frauduleuses qui alimentaient le public sont sous contrôle. Sans tambour, ni trompette, le chef de l’État fait la différence avec des résultats probants grâce au changement forcé des mentalités. C’est pourquoi, il a mis en garde les usurpateurs contre toutes tentatives de remise en cause de la voie de développement qui est tracée.
Jules Yaovi Maoussi (Br Ouémé-Plateau)