Le harcèlement sexuel en milieu professionnel fait le chou gras de l’actualité ces derniers jours. Aïcha Moussa Massadimi, présidente de la Commission nationale des femmes de la Confédération des syndicats indépendants du Bénin (Cosi-Bénin) et la sociologue Jessica Garba ont évoqué les causes et les conséquences de ce phénomène dans les administrations. C’était au cours d’une émission spéciale ce dimanche 10 mai 2020sur la chaîne de télévision privée E-télé.
Le phénomène de harcèlement sexuel n’est pas isolé. Plusieurs facteurs favorisent sa résistance notamment en milieu du travail. Selon Aïcha Moussa Massadimi, présidente de la commission nationale des femmes de la Confédération des syndicats indépendants du Bénin (Cosi-Bénin), le style vestimentaire en est une raison. Elle a estimé qu’une femme qui expose ses parties intimes ouvre la porte à plusieurs interprétations chez les harceleurs. La syndicaliste a également souligné l’aspect du type de relation dans les administrations. Elle n’a pas aussi manqué de mettre un accent particulier sur le niveau de compétence et l’ambition très poussée de certaines femmes à gravir rapidement les échelons. C’est ainsi qu’elle a précisé que « si la victime laisse faire une fois, le harceleur aura toujours tendance à venir et de façon plus insistante ». La présidente a déclaré que la loi 2017-05 du 29 août 2017 portant embauche en République du Bénin pourrait constituer un instrument de chantage pour les employeurs-harceleurs. Car, la loi est favorable aux Contrats à durée déterminé (Cdd). Donc, ils pourront s’en servir comme arme pour le renouvellement. A cet effet, la syndicaliste a invité le chef de l’Etat après sa saisine de l’affaire harcèlement, à la relecture de cette loi. Ce vice ne manque pas de répercussion sur les performances de l’entreprise. Selon la sociologue Jessica Garba, les femmes peuvent être traumatisées par le harcèlement sexuel. « Une femme qui est victime déjà du harcèlement au début de sa carrière ou en milieu de stage peut être hantée chaque fois qu’elle s’en rappelle, surtout s’il a représailles », a-t-elle indiqué. D’autres conséquences, c’est que cela peut rejaillir sur les performances de l’entreprise et écorcher son image.
L’Implication du chef de l’Etat saluée
L’intervention du chef de l’Etat au lendemain de la dénonciation de présumés faits du harcèlement sexuel dans les médias par la consoeur de l’Ortb, Angela Kpeidja a été saluée par les invitées de Romuald Hounhoui. Pour Jessica Garba, l’implication du chef de l’Etat dans ce dossier est tout à fait honorable. « Un peu après son intervention sur les réseaux sociaux, moi j’ai remarqué qu’il y a eu un cessez le feu. Le tollé qu’il y avait, a un temps soit peu diminué que dans les trois premiers jours suivant la déclaration de la journaliste Angéla Kpeidja. Mais dès que le président s’est saisi du dossier et a rassuré que les mesures seraient prises pour vraiment recadrer le milieu du travail en vue de sécuriser le travail des femmes, en République du Bénin, les femmes se sont senti plus rassurer », a-t-elle déclaré. Allant plus loin, elle a affirmé que si le premier homme de notre pays veut se saisir de ce dossier, c’est dire qu’il y aura des représailles pour les harceleurs et un meilleur climat pour les victimes. Un avis partagé par son vis-à-vis qui salue cette implication du Chef de l’Etat et le félicite pour sa détermination à offrir à la femme béninoise un cadre de travail sécurisé.