Industrialisation. Depuis plusieurs années, le Bénin caracole au-dessus de la production cotonnière en Afrique subsaharienne. Il a encore brillé par sa production record cette saison en prenant la première place sur le classement continental et la 10ème au niveau international devant le Mali et le Burkina Faso. Les efforts du gouvernement Talon dans la production cotonnière continuent de payer.
L’industrialisation du coton et l’exploitation de ses dérivés. C’est sur ça que compte l’économie béninoise pour se propulser les prochaines années. « Il y a énormément de marge en ce qui concerne la transformation de coton», fait remarquer Letondji Béhéton directeur général de la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (Sipi), dimanche 14 août 2022 sur un plateau télé. Pour ce directeur de la structure qui gère Glo-Djigbé industrial zone (Gdiz), certes le Bénin est le premier pays producteur de coton en Afrique, mais ce produit n’est pas encore suffisamment exploité à sa juste valeur. «La valeur marchande de l’or blanc brut produit par ce pays tourne autour de 400 millions de dollars, alors que si cette matière première est transformée, nous allons pouvoir obtenir une valeur d’à peu près 6 milliards juste sur la production et la valeur marchande tournera autour de 11 milliards de FCfa », déclare-t-il. Le Bénin a donc un intérêt à transformer son or blanc, encore que cette production ne fera que 0,8% des parts de marché. « Il y a énormément de marges en ce qui concerne la transformation de coton » , ajoute-t-il. Ainsi, l’objectif du gouvernement à terme, est de transformer tout le coton produit au Bénin. Et c’est à ce niveau que la Gdiz rentre en scène. « On aura au démarrage, trois usines intégrées de textile qui ont consenti des investissements avoisinant les 500 millions de dollars. Ces usines vont employer chacune quelques 5.000 personnes. A celles-ci, seront arrimées des usines de confection de vêtements. D’ici 2 ans, l’objectif est de passer de 3 à 11 usines de textile, puis à 32 à l’horizon 2030 », explique Letondji Béhéton. « Nous ne pouvons pas continuer à vendre (notre) coton de façon brute… Un kilo de coton brut vous rapporte à peu près 1 dollar, mais quand vous transformez ce coton d’abord en tissu, vous pouvez obtenir une valeur de 10 dollars. Ensuite, quand vous passez à la confection de vêtements, nous sommes en train de parler d’à peu près 25 à 30 dollars », ajoute le directeur général de la Sipi. Rappelons que la Zone s’étend sur une superficie de 10.000 hectares dont 1640 ont été confiés à la Sipi. La première phase du projet couvre une superficie de 400 ha, et les travaux d’aménagement sont en cours. Cette superficie est mise à la disposition de 32 investisseurs. Il y est attendu des usines de fabrication de matériaux de construction, de montage de téléphone et d’ordinateur, de produits pharmaceutiques, d’assemblage de motos électriques et de transformation de produits agricoles.
Jean-Paul Mahugnon