Depuis quelques jours, un vif tollé est suscité après l’arrivée des influenceurs d’autres nationalités pour promouvoir la destination Bénin. Pendant que certains se demandent si le Bénin ne dispose pas des internautes qualifiés pour faire le job, d’autres estiment que les dirigeants béninois ont été bien inspirés. Mais qui appelle-t-on influenceur? Selon le petit dictionnaire Larousse, un influenceur est une personne qui exerce une action sur une personne ou une communauté. Au sens élargi, c’est un créateur de contenu qui utilise un blog personnel et/ou tout autre support dont les forums, les réseaux sociaux et communautés pour diffuser ses opinions auprès des internautes et qui est capable d’influencer ces derniers en modifiant leurs modes de vie ou de consommation. De mon avis de profane, je me demande si le Bénin dispose véritablement des influenceurs. Car, ceux qui s’en prévalent manquent cruellement de professionnalisme. Avec des comptes possédant quelques milliers d’abonnés, ils s’érigent en sachants ou donneurs de leçons, confondant « influence » et « conseils ». Ils touchent à tout et parlent de tout dans les « Lives » sans se donner une ligne de conduite. Pendant que les vrais influenceurs monétisent sur les réseaux sociaux, les « touche-à-tout » du Bénin sont champions en insultes, et autres comportements déviants. Des « buzz » à deux balles, on en assiste souvent avec les influenceurs béninois. Aucun contenu original. Les personnes avec quelques abonnés qui croient en eux oublient qu’influencer c’est aussi éduquer. Comment peuvent-ils éduquer ou inculquer les bonnes notions de morale si eux-mêmes d’ailleurs n’ont pas pris le temps d’en recevoir ? Les internautes béninois se livrent à une scène qui est à la limite ridicule, entachant l’image de la terre de Béhanzin, Bio Guera, Akaba ou de Toffa 1er. Les quelques rares qui ont pu tirer leur épingle du jeu n’hésitent pas à se lancer dans la musique ou à balancer vers d’autres domaines qui leur permettent de joindre les deux bouts foulant au sol les règles élémentaires qui encadrent la profession d’influenceur. D’autres n’hésitent pas à utiliser du peu de notoriété pour rejoindre l’autre bout du monde, le seul trophée qu’ils exhibent une fois là-bas. Tout ce qu’on peut lire est « au début, ils n’ont pas cru en moi, mais j’ai réussi ». Une drôle manière d’influencer qui pensent que l’Occident est un eldorado. Avec quelques billets de banque et les moyens matériels dont une villa de luxe ou un véhicule de haute gamme, il est très facile d’avoir une « influenceuse béninoise » dans la poche. La cerise sur le gâteau est un billet d’avion aller-retour Cotonou-Paris-Cotonou. C’est juste triste et honteux ce à quoi le commun des Béninois assiste, sauf ceux qui n’ont pas les yeux pour voir. Influenceurs béninois, tournez vos méninges pour revoir vos stratégies et vous aurez raison, mais pour le moment, contentez-vous de vos influençables, des billets de banque obtenus chez les artistes en échange des vidéos challenges des nouvelles sorties musicales, de vos pauvres « trophées de live » et des distinctions que vous recevez au plan national en signe de votre fi – délité ou de votre amitié avec les promoteurs. Influenceurs béninois, prenez conscience.
Amoussa Mohamed (Coll)