Amorcée depuis plusieurs années, la réforme du secteur de l’Artisanat a connu son épilogue par l’installation, hier mardi 27 septembre 2022 à Cotonou, de la Chambre des métiers et de l’artisanat (Cma). Les quatre-vingt élus de la Cma ont pour missions de faire de l’artisanat, le fer de lance du développement économique du pays. La cérémonie était placée sous l’autorité de plusieurs autorités, dont le ministre d’Etat chargé du Développement et la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané.
L’artisanat contribue à 13% du Pib au Bénin et le deuxième secteur pourvoyeur d’emplois. C’est pourquoi depuis 2016, le président de la République a voulu en faire un outil de développement. Et depuis le mardi 27 septembre 2022, une nouvelle ère vient de commencer pour le secteur avec l’installation des 80 élus de la Chambre des métiers et de l’artisanat (Cma) du Bénin. La Cma a pour missions, entre-autres, la défense, la représentation, la promotion du secteur et la protection des intérêts des artisans et des entreprises artisanales auprès des collectivités locales, des instances nationales et sous régionales et internationales.Selon le ministre des Petites et moyennes entreprises, Modeste Kerekou, le Bénin a, dans son Pag 2016-2021 au pilier 2, axe stratégique 4, action 16 décidé d’« accompagner, former, et de professionnaliser les artisans ». Cette volonté de faire de l’artisanat un des leviers de développement de l’économie nationale s’est traduite en quelques principales priorités gouvernementales à savoir : prendre en compte l’artisanat à la mesure de son poids socio-économique et lui assurer une véritable représentation. Ceci, par la mise en place de la Cma-Bénin qui va mettre en œuvre de façon effective les prescriptions du Code Uemoa de l’artisanat, et augmenter la capacité globale des artisans en faisant une cible privilégiée du Projet Arch formatif. En effet, rappelle l’autorité ministérielle, la prise en compte du secteur de l’artisanat en tant que levier économique, résulte de l’importance de ce secteur qui passe pour l’un des secteurs pourvoyeurs d’emplois.
« L’artisanat est, au Bénin, un secteur à fort potentiel de ressources d’emplois : 25% de la population active ,13% du Pib selon l’Insae 2008 et une diversité de métiers : 175 métiers, 40 corps de métiers et 8 branches professionnelles au regard de la nomenclature des métiers de l’artisanat de l’Uemoa. La réforme du secteur de l’artisanat vise donc de manière plus précise à :
mieux réorganiser les artisans au sein d’une institution consulaire unique : Chambre de métiers de l’artisanat (Cma) et de ses délégations départementales. Il s’agit surtout d’accompagner les artisans à travers des actions formations et renforcements de capacités pour les rendre plus compétitifs et de les doter d’un cadre institutionnel et réglementaire plus adapté et plus cohérent à travers la transposition des prescriptions du code communautaire de l’artisanat.
Le projet Arch en soutien
Pour sa part, Véronique Tognifode, a rappelé que le gouvernement a autorisé l’organisation du 27 février au 12 mars 2019 d’un recensement national initial des artisans (Rn artisans). Ils sont donc au total 240 834 artisans recensés au cours d’une première phase. Cette opération permettra de mettre en place le Registre national des métiers.De ce registre des métiers des artisans, il sera délivré la carte professionnelle aux artisans qui facilitera leur accès aux services du projet Arch sur tous ses 04 volets, notamment au volet Arch formation, qui fait des artisans l’une de ses cibles privilégiées. Ces formations en renforcement de capacités concerneront sur les trois prochaines années de plus de 183.000 artisans.
Clé de répartition
L’article 9 du décret N° 2021-271 du 02 juin 2021 portant statuts de la Chambre des métiers de l’artisanat du Bénin dispose que la Cma est composée de 80 membres élus répartis en 8 branches d’activités. Les deux recensements ont permis d’enrôler 452.246 artisans au registre biométrique des métiers. Il ressort des réformes du secteur de l’artisanat, la répartition ci-après pour les 8 branches d’activités: Agroalimentaire, alimentation et restauration : 16 sièges; Mines, carrières et bâtiments: 8 sièges; Métaux, construction métallique, mécanique et transport: 12 sièges;
Bois et assimilés : 6 sièges; Textiles habillement : 17 sièges; Audiovisuel et communication : 5 sièges; Hygiène et soins corporels : 11 sièges; Artisanat d’art et de décoration : 5 sièges.
Wilfrid Noubadan