Gloria Lawson est une artiste, chanteuse et percussionniste béninoise plus connue sous le nom de Ayodélé. Ayant débuté sa carrière depuis 2017, année au cours de laquelle elle a été finaliste du prix découverte Rfi, elle a, à son actif, plusieurs singles dont le dernier intitulé « T’aimer ». Dans cette interview, elle parle de sa carrière. Lisez !
Le Matinal : Vous venez de sortir un nouveau single intitulé « T’aimer ». Quelle est l’idée derrière ce titre quand on voit T-Gang? Est-ce pour officialiser votre relation ou c’est juste une idée du staff ?
Ayodélé : « T’aimer » ; c’est tout un projet. J’ai collaboré avec beaucoup de professionnels dans le cadre de cette nouvelle sortie. A la base, c’est un concept qui a été bien défini. Après l’audio, nous avons pensé au clip. La présence de l’artiste T-Gang se justifie par le fait que je l’apprécie bien ainsi que mon staff. C’est un artiste qui fait un bon boulot. Dès que nous avons eu l’idée de tourner le clip de la chanson, nous avons pensé à lui en qualité d’acteur.
Vous avez changé de rythme pour votre nouveau single. Qu’est-ce qui explique cela ?
Exactement ! J’ai voulu montrer que si je ne fais pas de la musique urbaine, c’est juste un choix. Ce n’est pas que je ne peux pas le faire. Mais j’ai choisi de faire la musique de recherche. A la base, c’est ma passion et j’adore tout ce qui parle culture donc moi je chante la culture. Du coup, j’ai fait un petit coucou à la musique urbaine pour marquer ma présence et je suis tout ce qui se passe actuellement. Je fais également partie de cette génération qui aime écouter la musique urbaine.
Pensez-vous que le public a bien accueilli ce nouveau single ?
Ah Oui ! C’est extraordinaire, ça a été vraiment bien accueilli qu’à un moment, j’ai douté de moi. Je me suis demandé s’il n’était pas bien de passer à la musique urbaine? Mais je me suis dit « Ayo Attention ! » (Rire…..)
Mais si vous visez quand même l’international, vous devez créer quelque chose d’original non ?
Oui exactement, c’est ce que je fais d’ailleurs. C’est ce qui sera dans mon album.
Pour vous, qu’est-ce qui manque vraiment aux artistes béninois pour qu’ils aient une grande renommée à l’international ?
Ce qui nous manque, c’est la solidarité. Je décide de sortir une chanson, les autres décident d’accompagner cette chanson avec moi parce que dans d’autres pays, ça se passe ainsi. Et cette chanson prend vraiment parce que quand ça prend vraiment à l’intérieur du pays, il y a les réseaux sociaux aujourd’hui. Donc ça va forcément faire boom ailleurs.
Pensez-vous que les réseaux sociaux constituent le canal idéal pour promouvoir ses œuvres ?
Les réseaux sociaux font partie des nombreux canaux pour la promotion des productions, mais il en reste beaucoup d’autres.
Pensez-vous que les collaborations avec les artistes internationaux sont ce qui manque à la musique béninoise afin que les artistes locaux soient connus ?
Je ne dirai pas que c’est ce qui manque mais il faut qu’on fasse bien ce qu’on fait déjà. Il faut qu’on travaille afin de se démarquer des autres parce qu’aujourd’hui, en parlant de talents, il y en a énormément. Quand tu fais un tour sur les plateformes de streaming ou sur les réseaux sociaux, il y a assez de talents. Il faut donc se perfectionner.
D’où est-ce que vous tirez votre source d’inspiration ?
L’inspiration vient de partout, de mon entourage et de mes proches. Je suis dans un milieu social, je vois donc ce qui se passe au quotidien autour de moi et je m’en inspire pour chanter.
Ayodélé est toujours un cœur à prendre ?
Ni oui, ni non, mais je dirai que je suis amoureuse. Rire….
Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontée en tant qu’artiste musicienne ?
Il est vrai que les histoires de drague ne manquent pas, mais j’ai une chance énorme. Je sais que Dieu m’a déjà donnée le talent donc je ne cède pas aux actes de harcèlement pour mes prestations. Je passe sur des scènes grâce à mon talent et mes aptitudes.
Ayodélé vit-elle uniquement de la musique ?
Oui, je vis uniquement de la musique. Pour moi, la musique est une profession comme bien d’autres. C’est une industrie. Quand on fait bien son travail, on vit de ça. Il est vrai que je continue toujours mes études en communication d’entreprise, entrepreneuriat et gestion de projets, mais c’est la musique qui me nourrit.
Finalement, qui finance votre carrière musicale ? Est-ce-que vous avez déjà un producteur ou vous êtes en autoproduction ?
Je ne dirai pas que j’ai de producteur. Je suis en autoproduction, Il y a des gens qui aiment bien ce que je fais. Ils décident de m’aider de façon délibérée. Quelqu’un peut se lever et dire Ayodelé sur ton prochain titre par exemple, je t’offre la vidéo ou des frais pour payer le studio. Mais jusque-là, je suis en autoproduction.
Aujourd’hui, quel est l’avantage ou l’inconvénient d’être une jeune femme qui débute dans la musique ?
Déjà, je ne dirai pas que je débute dans la musique et c’est l’avantage pour moi. Je suis née dans le showbiz et j’y ai grandi. J’ai compris un peu comment ça se passe puisque je suis restée là-dedans tout le temps J’ai eu mon père qui est chanteur guitariste, mon grand-père était chanteur pianiste, ma mère chantait, ma grand-mère chantait (rires). Comme on le dit, c’est dans le sang. Du coup, moi je n’ai vraiment pas connu des inconvénients dans le showbiz. Je dirai que je n’ai eu que des avantages jusque-là.
Quels sont vos projets après la sortie de votre dernier single ?
Après cette sortie, je suis actuellement en studio pour la sortie de mon album, car il faut avouer que depuis 2017, je n’ai pas encore sorti d’album. Mes fans veulent comprendre les raisons. Certains se posent des questions sur comment j’ai pu m’imposer dans le temps même sans avoir sorti un album. Je suis un artiste de la scène. Sur ma chaîne Youtube, il y a beaucoup de concerts live. C’est mon domaine de définition. Avec mon staff, nous avons pris le temps de préparer l’album afin que ce soit une œuvre dont les gens parleront dans le monde, une merveille.
Quels conseils avez-vous à donner à ces jeunes filles qui ont une autre appréhension de la musique ou du showbiz béninois ?
Je vais me baser sur mon exemple pour donner des conseils. La musique est pour moi avant tout une passion. C’est le meilleur moyen pour moi de m’exprimer, car en réalité, je suis très timide. Quand je suis sur scène, je m’explose. La musique que je fais, c’est pour me faire plaisir. Il est vrai que nous devons travailler ou gagner de l’argent. Je dirai juste que s’il y a des jeunes filles qui veulent faire la musique, qu’elles le fassent, mais de manière bien.
Propos recueillis par Mohamed Yasser Amoussa (Coll)