Victorine Agbato, alias Vivi l’internationale mérite d’être gravée dans les mémoires. C’est ce que pense l’animateur Jean-Louis Azé. Interrogé par Océan Fm quelques heures après la mort de l’amazone, il suggère que la défunte soit immortalisée à travers une statue qui sera érigée à Porto-Novo. Ci-dessous, l’entretien.
Dites-nous comment avez-vous connu Vivi l’internationale ?
Vivi l’internationale, étant donné que nous sommes du même monde culturel, je l’ai beaucoup côtoyée, mais je me suis vraiment rapproché d’elle pendant la Conférence des forces vives de la nation et c’est une femme qui a beaucoup facilité les choses à ce niveau à travers ses comportements et ses chansons.
Quel a été votre état d’âme ?
Vous serez surpris. J’ai été appelé par Atlantique Fm et l’animateur me dit qu’on veut mon témoignage et je dis témoignage par rapport à quoi ? Dans mon idée, c’est un 16 février qu’on a eu un accident sur la route de Parakou précisément, le 16 février 1988. Cela fait 34 ans aujourd’hui et Miguélito père, Ignace de Souza et Eric sont morts. Pour moi, c’était pour parler de cette date-là qu’il m’avait appelé mais il me demande si je n’ai pas appris la nouvelle. Evidemment, j’étais resté éloigné de mon portable. C’est quand il a dit cela et qu’on n’a fini de parler que j’ai jeté un coup d’œil sur les réseaux sociaux. J’ai vu qu’il n’y a que cela. Alors, j’ai appelé Sarah, sa benjamine, pour savoir ce qu’il en est mais elle n’a pas décroché. Donc, c’est comme cela j’ai appris que Vivi n’est plus. C’est vrai que la dernière rencontre entre elle et moi remonte au 24 décembre 2021 au palais des Congrès lors du concert de la musique rétro organisé par le gouvernement à travers le Conesmo, les Ministères de la jeunesse et de la culture. C’est là, je l’ai côtoyée avec beaucoup d’autres doyens. Donc, c’était notre dernière rencontre. C’est vrai qu’on sentait le poids de l’âge, mais il y avait cette vivacité en elle et puis il faut dire que c’est une dame qui aimait taquiner, qui avait de l’humour. Parfois même, je me dis c’est une dame qui a raté sa vocation. Elle est très humoristique, elle sème la joie autour d’elle, partout où elle est, elle aime la joie, elle aime la paix. Quand vous vous retrouvez pour un spectacle on est souvent stressé, elle convertit le stress en joie. Elle répand cette joie autour d’elle. C’était le ministre Toléba, au temps du régime passé qui avait nommé ces anciens “les sommités”. Et elle méritait vraiment le titre de sommité. Mais la mort de Vivi m’a fait vraiment mal. Je suis encore sous le coup. Je l’appelle Vv. Elle et moi c’est notre mot de passe. Quand on se voit, c’est deux V parce que dans Vivi, il y a deux fois « v », deux fois « i » alors on a abrégé. On a mis deux « V ». Elle lève le doigt et elle fait le signe de V avec les deux doigts. Moi, je n’ai jamais vu Vivi s’énerver et puis ce que je retiens, l’image qui m’est restée collée dans la tête, dans l’esprit et dans le cœur, c’est cette chanson pour la paix dont le clip a été diffusé. Mais, tous les mélomanes béninois sont affligés, il faut le reconnaître.
Avec le rôle important qu’elle a eu à jouer dans l’apaisement des pensées politiques lors des élections et de la paix, comment le gouvernement béninois peut immortaliser cette vedette ?
Cela va être très difficile, mais pas impossible de toutes les façons parce que c’est une question de volonté. Si la volonté politique s’y mêle, on va vraiment témoigner la gratitude de l’Etat béninois et de l’Afrique toute entière à cette dame parce qu’elle le mérite. Il suffit que la volonté politique y soit. Moi, si on me demande de donner des idées, je vais dire Vivi mérite d’être immortalisée à travers une statue qu’on va déposer à la capitale parce qu’elle a vécu tout le temps à la capitale à Porto-Novo. Tout le monde doit savoir qu’il y a une dame qui a vécu ici. Elle s’appelle Victorine Agbato (Vivi l’internationale).
Un message à l’endroit de la famille Agbato.
Il faut dire que celui qui a planté un arbre avant de mourir, n’a pas vécu inutilement. Elle a laissé des enfants et parmi ses enfants, il y en a déjà qui prennent la main. Il y a Marlène qui hésite. Tantôt elle y est, tantôt elle n’y est pas. Mais je dis, la mort de sa maman va être une source d’inspiration pour elle pour qu’elle puisse relever ce défi. C’est la seule prière que j’adresse à Dieu. Que Dieu l’inspire pour qu’elle prenne le relai, pour qu’elle soit vraiment inspirée pour continuer ce que sa maman a entamé. Elle sera bien encadrée par les autres frères et sœurs.