La gouvernance Talon a été caractérisée par une série de réformes révolutionnaires dans divers secteurs stratégiques. Depuis 2016, ces réformes suscitent parfois des controverses et les avis restent partagés entre leur survie après son départ du pouvoir. Sur la question, la réponse du chef de l’Etat est sans ambages même s’il reconnaît que certains aspects des réformes peuvent être parfaits.
Patrice Talon va, sauf cataclysme, passer la main à son successeur en 2026. Cela reste une évidence puisque l’homme aura égrené les deux mandats que la Constitution lui confère. Les appréhensions restent vagues sur la succession de l’homme à un peu plus de deux ans des échéances électorales de 2026. Pour l’heure, rien ne se dessine concrètement même si la candidature de son proche collaborateur, partenaire d’affaires et ami, est activement suscitée. Mais la question qui se pose est relative à l’après-Talon. Ses opposants ne ratent aucune occasion pour s’en prendre à sa gestion notamment à la panoplie de réformes initiées sous son magistère. Pour eux, tout cela doit être remis en cause dès 2026, si d’aventure les opposants au régime, triomphaient à l’issue de la Présidentielle. Quoique paraissant encore loin, 2026 se joue déjà dans les esprits et beaucoup pensent déjà à l’après-Talon. Comment l’homme lui-même envisage son départ qui, si l’on s’en tient à ses assurances et aux dispositions de la Constitution, reste un acquis. Quel sera le cas échéant, le sort des réformes initiés depuis 2016 ? Vont-elles survivre après 2026 ? Pour Patrice Talon « Il n’y a pas de raison que cela ne continue ». C’est d’ailleurs ce qu’il a martelé au cours de son entretien exclusif du 23 décembre 2023. Le chef de l’Etat ne se fait aucune illusion quant à la poursuite de la dynamique qu’il a impulsée au pays depuis son avènement au pouvoir en 2016. Le Bénin est résolument engagé sur la voie de l’émergence et le prochain locataire de La Marina ne saurait dévier de la trajectoire tracée par celui qui dit avoir « allumé le moteur ». Au demeurant, Patrice Talon pense que son successeur doit aller au-delà de ce qui se fait sous sa gouvernance. « Je ne veux pas dire que celui qui me succèdera a peu de chances de faire autant que moi en termes d’engagements, de volonté et de responsabilité. Je pense même que ce sera mieux parce que j’ai donné un exemple en montrant combien je mets le cœur à la tâche et celui qui viendra voudra faire plus que moi. Et nous veillerons à ce que celui que nous allons promouvoir et que le peuple va choisir, soit le plus indiqué possible en cette matière de volonté, de capacité, d’engagement, de compétence et d’amour pour le pays », a clairement indiqué Patrice Talon qui a par ailleurs confié qu’il ne sera pas inactif politiquement après son départ. « Je ne serai pas inactif. Je serai actif parce que je suis un citoyen béninois, je veux que mon pays progresse et avance. Je ne vais pas dire après moi, le chaos. Je serai donc actif pour que la suite soit dans l’idéal que nous sommes en train de bâtir ensemble».
S’accommoder des réformes
Pour le porte-parole du gouvernement à qui la question de la survie des acquis des réformes de Talon après son mandat a été posée, le successeur de Talon a tout à gagner en continuant dans la même direction. « Si le successeur de Patrice Talon est un homme d’Etat, ambitieux pour le Bénin, il devra s’accommoder de ces réformes parce que lui-même aura eu le temps de voir qu’elles portent des résultats, qu’elles étaient nécessaires et qu’elles sont encore indispensables à la bonne marche du Bénin, et tout au plus, chercherait-il à en améliorer certains aspects qui sur la durée, auraient révélé des limites ou des nécessités d’amélioration », a soutenu l’ancien journaliste sur New World Tv.
Gabin Goubiyi