Le Bénin a lancé le jeudi 23 novembre 2023, le processus de formulation de la vision nationale de développement pour l’horizon 2060. Elle fera suite à la première vision du développement « Bénin Alafia 2025 ». A deux ans de l’échéance de cette vision, où en sommes en nous ? Les fruits ont-ils tenu la promesse des fleurs ? Ces différentes questions ont été évoquées sur l’émission « 90 minutes pour convaincre », de la radio nationale le dimanche 26 novembre 2023, avec comme invité le directeur général des politiques de développement et premier rapporteur du comité technique de pilotage et de réflexion prospective de « Vision Bénin 2025 ». Pour Cyriaque Edon, les résultats obtenus par « Bénin Alafia 2025 » sont mitigés.
Les résultats de la première vision du développement « Bénin Alafia 2025 », formulée en 2000 sont mitigés. C’est ce que pense Cyriaque Edon, directeur général des politiques de développement et premier rapporteur du comité technique de pilotage et de réflexion prospective. Pour lui, ceux qui ont élaboré « Bénin Alafia 2025 » en 2000 rêvaient d’un pays bien gouverné, à économie prospère, de paix et de rayonnement culturel. Mais malheureusement, « Bénin Alafia 25 » a été mis un peu côté pendant longtemps pour se consacrer plus à l’exécution des agendas internationaux. De façon précise, l’invité a déclaré que la chose planifiée n’a pas été toujours respectée. « Alafia 25 a fait l’objet de plusieurs évaluations. Nous pouvons dire que les résultats sont mitigés. Chacun des gouvernements successifs a essayé de faire ce qu’il faut pour mettre en œuvre Alafia 25. Il y a la première phase 2000-2010 qui voulait la consolidation des institutions et du système économique. La phase 2011-2020 qui parle d’une croissance au service du développement et la dernière phase où l’on doit être actuellement où l’on parle de notre rayonnement culturel et de notre place dans le concert des Nations. Malheureusement, Alafia 25 a été mis un peu de côté pendant longtemps et nous avons plus exécuté les agendas internationaux. Ce n’était pas une erreur. C’était simplement le respect de la chose planifiée et ce qui n’a pas été fait », a-t-il expliqué.
Bénin Alafia 2025 ramené au goût du jour par le Pag 1 et 2
Le directeur général des politiques de développement a confié que depuis 2016, Alafia 25 a été ramené au goût du jour par le gouvernement du président Patrice Talon. A cet effet, il a évoqué le Pag 1 et 2 à travers les grandes réformes. « Si vous regardez, le Pag 1 s’est mis vraiment dans la consolidation des institutions. De grandes réformes ont été menées pour consolider nos institutions et surtout amorcer la transformation structurelle de notre économie. Le Pag 2 s’est mis dans l’accélération de la transformation de notre économie qui devrait permettre à ce que nous ayons une croissance forte pour le développement et ce même Pag, vous avez vu parmi les piliers de développement, qu’a choisi notre pays, il y a la culture », a-t-il déclaré. Malgré ces efforts de l’actuel gouvernement, il estime qu’il reste peu de temps pour atteindre totalement les objectifs visés par « Bénin Alafia 2025 ». « Ce qui devrait être fait depuis 2000, a réellement commencé à être mis en œuvre à partir de 2016. Vous convenez avec moi, que c’est très peu pour rattraper près de 18 ans, d’errements. Les résultats sont donc mitigés et nous avons tiré leçon de cela. Nous pensons mettre les gardes-fours pour que la nouvelle vision ne subisse pas le même sort », a-t-il affirmé.
Le gain de « Bénin Alafia 2025 »
En dépit du retard accusé, « Bénin Alafia 2025 », a tout de même permis d’atteindre certains bons résultats. A en croire, l’invité des journalistes Serge Ayaka et Christian Gandjo, le Bénin est un pays de paix et a commencé à être véritablement compétitif. La transformation structurelle a également démarré. « Ce qui a été bon, nous sommes un pays de paix, et nous avons commencé réellement à devenir compétitif. La transformation structurelle du Bénin a commencé. On fabrique aujourd’hui des habits Made in Benin. L’ananas béninois est exporté à l’étranger et plusieurs autres secteurs ont commencé par révéler le Bénin. Beaucoup de projets sont en train d’être mis en œuvre pour révéler notre culture au monde entier. Tous ceux qui viennent aujourd’hui au Bénin, remarquent la transformation qu’il y a dans notre environnement, dans notre cadre de vie et dans notre culture. Il reste beaucoup à faire et donc, nous y travaillons et on peut dire aujourd’hui que nous ne sommes pas encore dans « Alafia 2025 » rêvé par nos prédécesseurs en 2000, mais une bonne tendance a été avancée », a-t-il conclu.
Léonce Adjévi