‘’Gbodjo’’, l’ancêtre du grand marché de Bohicon n’a plus ses traces sur la carte de la commune. Institué par le roi Dako-Donou, ce marché construit à Houawé-Zounzonsa a cessé de s’animer depuis l’avènement du marché central de la commune qu’est Bohicon. En lieu et place des hangars, des marchands et acheteurs qui donnaient vie au marché Gbodjo, c’est plutôt à une forêt que l’on a droit. Les herbes, les rats palmistes, les serpents et tous autres reptiles y habitent et dictent leur loi aux riverains. L’espace qui avait abrité ce haut lieu de transactions a été cédé à des tierces selon certaines indiscrétions. Pour Dah Ahinon, le délégué du roi et chef spirituel dudit marché, la disparition de ‘’Gbodjo’’ n’incombe personne. En se référant à l’histoire, il se souvient qu’après la chute du royaume de Danxomè, les Colons avaient installé des boutiques de vente des articles à Bohicon qui ont connu la mévente à cause du marché Gbodjo qui les concurrençaient parce que les gens préféraient faire leurs emplettes dans ce marché que d’aller dans les boutiques des Colons. Ainsi, ces derniers, suite à l’autorisation du gouverneur d’alors ont fait déplacer ce marché vers le centre ville pour donner naissance au grand marché de Bohicon afin que leurs affaires ne prospèrent. En 1977, toutes les tentatives de ressusciter le marché Gbodjo ont été vaines. Dah Léon Houégbè, sage de la cour royale de Houawé Oussaho, a évoqué les raisons fondamentales qui empêchent la réhabilitation de ce patrimoine. D’après ses explications, l’exorbitante taxe qui était prélevée, l’avènement du marché central de Bohicon, la vente du domaine du marché Gbodjo et le manque de volonté des autorités sont autant de facteurs qui plombent toute initiative visant à sortir le marché historique de Gbodjo des sentiers battus. Dah Ahinon, va ajouter en disant que le domaine du marché est pendant devant les juridictions depuis 2004 parce que plusieurs collectivités en réclament le titre de propriété. « Après la disparition du marché ‘’Gbodjo’’, chaque collectivité a vendu la parcelle qui lui revient de droit, sauf la collectivité Ahinon ». Dah Ahinon, présumé propriétaire du domaine du marché de Gbodjo demande aux autorités de penser à la réhabilitation de cet héritage en envisageant un autre endroit.
Z.T. (Br Zou-Collines)