La première édition des Vodun days et le débat sur la révision de la Constitution avec en toile de fond, la perspective d’un troisième mandat pour l’actuel chef de l’Etat, ont été les deux sujets phares qui ont meublé les échanges entre le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji et les organes de presse écrite. C’était vendredi 12 janvier 2024, au siège du journal La Nation dans le cadre de la rencontre périodique du porte-parole avec les hommes des médias.
Tout le monde s’accorde à le reconnaître. La première édition des Vodun days a été un franc succès. Cette lecture est également celle du gouvernement. Face à la presse vendredi 12 janvier 2024, le Secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement s’est dit satisfait de cette organisation qui a connu un engouement particulier et mis la ville de Ouidah sous le feu des projecteurs pendant quelques jours. « Il y a de quoi être fier », a laissé entendre Wilfried Léandre Houngbédji. Il a en outre réagi à certaines préoccupations soulevées au sein de l’opinion ainsi que les critiques formulées contre l’organisation. Relativement au carnaval des Brésiliennes qui a suscité une flopée de commentaires désobligeants, le porte-parole du gouvernement s’est voulu plutôt rassurant. Sur la dépravation supposée de cette carnaval, Wilfried Léandre Houngbédji a invité les détracteurs à s’informer sur le Carnaval de Rio qui est l’événement touristique le plus important de la municipalité de Rio et la fête nationale la plus populaire au Brésil, en particulier à Rio de Janeiro. Le Bénin a voulu cette année marquer d’un sceau particulier la première édition des Vodun days en faisant appel à ce carnaval qui est devenu un vrai synonyme de la célébration du carnaval dans le pays et même au monde. « Il ne s’agit pas d’encourager une certaine dépravation », a indiqué le porte-parole du gouvernement qui invite les uns et les autres à dépassionner le débat. A ceux qui estiment que les Vodun days doivent rester une affaire du Bénin exclusivement, le gouvernement réitère que sa philosophie reste d’en faire un événement de grande envergure qui suscite un véritable intérêt. Objectif presque atteint selon le porte-parole qui a salué la présence des étrangers venus des Usa, du Brésil, des Haïti, de la France, de la Martinique, de l’Italie et des nombreux autres pays. « Ce n’est pas de l’entre-soi que nous avons voulu faire. C’est une ouverture à l’international », a exposé Wilfried Léandre Houngbédji. Sur la perspective d’une délocalisation de la célébration des Vodun days, le gouvernement a tranché le débat. Pour le porte-parole cela ne saurait être envisageable pour deux raisons. Primo, les Vodun days restent un symbole lié à l’histoire du Bénin et à la mise en valeur du potentiel culturel et cultuel du Bénin à travers la spiritualité Vodun. De par les ambitions qu’elle porte et des atouts qu’elle présente, la ville de Ouidah reste le meilleur site pour abriter un tel événement. Deuxio, le Vodun days se veut un festival au cœur de la célébration de la fête des religions endogènes qui reste une initiative de vieille date. Le 10 janvier reste une fête nationale des religions endogènes qui est célébrée dans chaque commune du pays.
« Il y aura des améliorations dans le futur »
Quoique les impressions soient globalement bonnes, l’organisation des Vodun days est encore perfectible. Le porte-parole du gouvernement a confié à cet effet que selon le chef de l’Etat qui est un perfectionniste accompli, il y a encore des points d’amélioration. En dépit du bilan positif de cette première édition qui reste un coup de maître, le chef de l’Etat promet pour la prochaine édition, des innovations. « Il y aura des améliorations dans le futur. L’année prochaine, ce sera dix fois meilleur », a promis Wilfried Léandre Houngbédji. Il va sans dire que l’initiative des Vodun days sera pérenne à compter de cette première édition.
La perspective du 3ème mandat définitivement écartée
La question de la révision de la Constitution et la perspective du troisième mandat pour Patrice Talon est revenue à la surface des échanges entre le chef de l’Etat et les hommes des médias. Sur le sujet, le porte-parole a jugé insensé et absurde ce débat au regard des verrous portés à la Constitution de novembre 2019 par le chef de l’Etat dans un contexte politique où il avait la latitude de faire les choses dans son intérêt. Il a invité ceux qui prêtent aux chef de l’Etat les intentions malveillantes de prolongement de son bail à la tête de l’Etat après 2026, à trouver un meilleur alibi pour maquiller leur incapacité à proposer une alternative crédible au peuple.
Gabin Goubiyi