(« La femme slameuse est une voie qui s’ouvre aux sans-voix »)
Pour de nombreuses femmes, le slam est devenu bien plus qu’une simple forme d’expression artistique. C’est devenu un moyen de défendre leurs droits et de partager leurs histoires avec le monde. C’est le cas d’Harmonie Byll Catarya qui utilise sa propre vie et ses expériences personnelles pour mettre en lumière les injustices et les défis auxquels elles sont confrontées en raison de leur genre.
Belle de figure et de taille, Harmonie Byll Catarya est une artiste très inspirante. Révélée au public par son talent de slameur au Bénin, elle a décroché son baccalauréat série D à 16 ans puis son Master professionnel en Comptabilité, contrôle et audit à 21 ans. Aspirant devenir une auditrice financière connue de tous, le destin a fait d’elle une défenseuse des droits des femmes connue de tous. Son art puissant et poétique lui permet de porter haut et fort les voix des femmes, de dénoncer les injustices et de sensibiliser le public aux enjeux qui les concernent. Son engagement en faveur de l’égalité des sexes et de l’émancipation des femmes fait d’elle une figure inspirante et influente dans son pays depuis 11 ans. « Le slam a un impact prépondérant. C’est une sorte de démocratisation de l’expression poétique et mieux, je dirai de l’expression du peuple. Il dit, contredit, anime, conscientise », déclare-t-elle. C’est sa philosophie. Pour elle, le slam permet aux femmes de célébrer leur force, leur résilience et leur unicité. Les slameuses, dit-elle, célèbrent leur féminité et leur pouvoir d’une manière qui leur est propre, renforçant ainsi leur confiance en elles et leur sentiment d’autonomie. « Le slam est une sorte de libération d’expression empreinte de poésie. La femme slameuse, pour moi, est une voie qui s’ouvre aux sans-voix et qui de sa voix, donne vie à l’espoir, à la bravoure, au courage! », Harmonie Byll Catarya.
Une passion assumée
Originaire du Bénin plus précisément d’Agoué, Harmonie est une femme charismatique et déterminée. Elle a grandi dans un milieu où la culture du slam était aussi vivante que celle des affaires. Dès son plus jeune âge, elle a été attirée par les deux mondes, trouvant dans le slam un moyen de partager ses pensées, ses émotions et ses convictions de manière poétique et percutante. « J’ai découvert le slam via Grand corps malade, ensuite K-Mal au Bénin puis le collectif slamwood après. Alors, déjà, je suis une grande passionnée des mots et du dire. Il a fallu en 2013, une invitation par une amie pour participer à une scène slam organisée par le collectif slamwood. Je voyais tout ça comme un défoulement de ma passion puis pafff, je reçus le choc : juste après le trophée, on me disait dans le public que la nature de mon sexe en était pour quelque chose. J’ai donc voulu démontrer que j’y avais ma place et que je me devais de l’arracher. Et aujourd’hui, me voici, femme de scène! », narra-t-elle. Cette expérience personnelle de vie l’a poussée à mettre en lumière les injustices et les défis auxquels les femmes sont confrontées en raison de leur genre.
Estelle Vodounnou (Coll)