L’approche des élections législatives du 08 janvier 2023 agite le landerneau politique. Dans la 6ème circonscription électorale, c’est la qualité des potentiels candidats qui est au cœur des débats. Des jeunes regroupés au sein d’un front, entendent user de tous les moyens légaux pour obtenir des positionnements qui répondent aux desiderata des militants à la base.
Les nouvelles semblent ne pas être bonnes dans la 6ème circonscription électorale. Ce bastion électoral qui regroupe les Communes d’Abomey-Calavi, de Sô-Ava et de Zè, a toujours aiguisé les appétits des acteurs politiques, y compris ceux qui sont inconnus au bataillon à la veille des échéances électorales. Le drame est que, ces derniers, portés par de puissants lobbys, sont positionnés sur les listes de candidatures in extremis et même élus au grand dam des plus méritants et des populations à la base. Et déjà des indices annoncent que le même scénario risque de se répéter lors des joutes électorales à venir si rien n’est fait pour parer au plus pressé. C’est donc pour corriger cette maldonne qu’a été créé le Front anti-parachutage. Selon ses initiateurs, il est temps de mettre fin à cette pagaille qui n’a que trop duré. Pour le porte-parole du Front, Malfrick Djèklounon, « C’est une injure faite aux populations de la 6ème circonscription électorale, de positionner sur les listes de candidatures des personnes qui n’ont aucun ancrage politique et qui n’ont mené aucun combat aux côtés des populations ». A l’en croire, au regard de la noblesse de la cause qu’ils défendent, des actions seront menées à l’endroit des décideurs politiques, à l’effet de les dissuader de cette initiative. D’après nos investigations, la goutte d’eau qui a débordé le vase a été la déclaration faite par le président Joseph Djogbénou, le 1er août dernier, à la faveur de la rencontre qu’il a eue avec les militants du parti Union progressiste. A cette occasion, l’ancien président de la Cour constitutionnelle a notamment déclaré : « Je ne voudrais pas que quelqu’un sorte d’ici en pensant que chacun a un périmètre qu’il érigera en titre foncier ». Des propos lourds de sens qui sonnent le glas de la théorie du « fils de terroir » et annoncent de profonds bouleversements politiques au niveau de l’Up dans la perspective des élections législatives.
Le ver est dans le fruit
La levée de bouclier du Front anti-parachutage va-t-elle changer quelque chose ? Telle est la question qui agite les lèvres. S’il est vrai que la politique reste une guerre d’intérêts, il n’en demeure pas moins que la raison du plus fort a toujours prévalu. La guerre de leadership et les querelles de clocher entre les leaders de la 6ème circonscription électorale sont autant de travers qui ont dressé le lit à cette situation où ce grenier électoral est considéré comme un ‘’no man’s land’’ où chacun vient dicter sa loi. Dans un tel cas de figure où les autochtones sont en proie à des divisions et des coups bas, un quidam qui n’a aucun parcours militant peut débarquer, fort des lobbys qui le portent, pour se comporter comme étant en territoire conquis. Tout en invitant les décideurs politiques à veiller, autant que faire se peut, à respecter une certaine justice sociale dans les positionnements, il importe de demander aux leaders prétendument fils du terroir, de transcender les clivages partisans, œuvrer au bonheur des populations, pour mériter une caution populaire. A défaut, toute revendication ou sonnette d’alarme serait un coup d’épée dans l’eau.
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