Sauf cataclysme ou changement de dernière heure, les partis Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn) et Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) seront dans les starting-blocks des Législatives du 08 janvier prochain. La question qui taraude les esprits face à cette option quasi-irréversible deux partis est de savoir s’ils seront à la hauteur de leurs ambitions clairement affichées.
L’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn) et le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) sont visiblement décidés à s’assumer dans l’espace politique. Dans un environnement politique marqué par des fusions et ralliements tous azimuts, ces deux partis de la mouvance présidentielle ont décidé de ramer à contre-courant en évoluant en cavalier solitaire. Décider de participer aux élections reste un choix noble et légitime pour un parti. Une œuvre de courage et de responsabilité mais qui, au regard de certains facteurs et éléments de lecture, suscite maintes interrogations sur les réelles capacités des deux formations politiques à réaliser l’exploit face aux cadors annoncés également dans cette bataille électorale. Si le parti dirigé par Claudine Prudencio n’est pas à sa première expérience sous la rupture, on se demande cependant si l’Udbn qui sort d’une expérience décevante de « mise ensemble » d’avec le Bloc républicain, pourrait faire mieux que sa maigre moisson électorale de 2,17% aux municipales et locales du 17 mai 2020. La question ne manque pas de pertinence quoique le contexte de ces élections ne soit pas le même. Si déjà pour ces élections dites de proximité, le parti n’a pu franchir la barre de 3% qui reste très loin des 10% de suffrages requis pour concourir à l’attribution des sièges, on se demande si Claudine Prudencio et les siens ont les moyens de réaliser l’exploit au soir du 08 janvier 2023 si d’aventure, ils étaient autorisés à figurer sur la ligne de départ à ce scrutin. Difficile de répondre par l’affirmative dans un contexte où le parti est en proie à des démissions depuis sa rupture avec le Bloc républicain où certains militants de cette formation politique, après avoir été intégrés dans les structures du Br, refusent de suivre leurs leaders qui ont claqué la porte du parti présidé par Abdoulaye Bio Tchané. Au demeurant, d’aucuns estiment que le parti manque cruellement de lucidité et rêve les yeux ouverts d’un potentiel miracle qui ne se réalisera jamais.
Juste un test de popularité pour Moele-Bénin
Le parti Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) est tout comme l’Udbn, perçu comme un parti qui veut juste faire office de figurant aux prochaines joutes électorales. A la différence du parti de Claudine Prudencio, Moele-Bénin n’a pu obtenir en 2020 son ticket de participation aux élections communales et municipales. Il a d’ailleurs subi la même mésaventure lors des Législatives de 2019 où il a été recalé suite aux irrégularités relevées dans son dossier par la Commission électorale nationale autonome (Céna). Beaucoup estiment qu’en fonçant tête baissée dans son ambition de participer sous sa propre bannière aux élections de janvier prochain, le parti présidé par Jacques Ayadji veut juste greffer à son palmarès, une participation à une élection depuis sa création en 2018. Ce scrutin que le parti n’entend rater pour rien au monde, sera l’occasion de tester au moins son ancrage au plan national. Finalement, qu’il s’agisse de Moele-Bénin et de l’Udbn, beaucoup pensent que les deux partis vont inutilement allonger la liste des partis participants au challenge électoral prochain.
Abdourhamane Touré