La fête électorale aura lieu. Les Législatives de 2023 malgré les turbulences fiscales, légales et constitutionnelles connaitront la participation des partis de la mouvance et de l’opposition. Une première depuis 2019 qui prouve que le respect des textes liés à la réforme du système partisan n’est pas chrysogène. Il suffit de respecter les prescriptions pour que la fête ait lieu.
Les Législatives de 2019 sont désormais définitivement derrière les Béninois. Bien que le tort dans son entièreté est à jeter sur l’opposition qui n’a pas su s’armer pour triompher. Les violences pré-électorales, électorales et postes électorales avec des dégâts humains que matériels s’oublient progressivement à l’approche des législatives de 2023 auxquels participent trois partis de l’opposition notamment la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), le Mouvement populaire de libération (Mpl), « Les démocrates » sauvé in extremis. Une première, depuis 2019. Pour beaucoup, la participation du parti de Eric Houndété, aile dissidente des Forces cauris pour un Bénin émergent de Boni Yayi, est le baromètre pour juger du caractère inclusif des élections de 2023 synonyme d’élections paisibles et festives.
Pour ces Législatives de 2023, beaucoup d’observateurs de la vie politique béninoise avaient douté de la crédibilité du gouvernement béninois. A les suivre dans leurs analyses, il est, sans une preuve irréfutable, la main invisible qui, par des acrobaties juridiques travaillées par la ruse et la rage, écarte subrepticement les forces les plus radicales de l’opposition. A titre illustratif, ils brandissent les taux de participation aux trois élections tenues depuis 2016. En 2019, seuls les deux partis appelés jumeaux ou frères siamois par les opposants ont participé aux législatives. Ils se sont partagés le Parlement et ont voté des lois que ces opposants qualifient injustement, mais légitiment, de scélérates et crisogènes.
La confrontation des taux de participation aux élections
L’opposition, la société civile et des Ong comme Amnesty international, ont dénoncé ces élections qu’elles considèrent comme une dérive du pouvoir, dans un pays jusqu’alors considéré comme un modèle en terme de démocratie sur le continent africain. Ils ont particulièrement critiqué la coupure de Internet et l’accès aux réseaux sociaux pendant le scrutin, et aux arrestations d’opposants et de journalistes survenues au cours des mois précédant le vote. In fine, le taux de participation était de 27,1% contre 66% en 2015. Un taux de participation qui descend de la barre des 50 % depuis que le Bénin est entré en démocratie en 1990.
En 2020 pour les élections communales, la Force cauris pour un Bénin émergent est venue sur la scène politique après une crise interne. Conclusion, selon les opposants radicaux, c’est une opposition montée par le régime en place pour donner l’impression que l’élection a été inclusive et que ce sont les autres partis qui ne sont pas en règle vis-à-vis de la loi. Mais le taux de participation a été de 49,14% bien au-dessus des 27% du scrutin contesté lors des dernières législatives mais relativement proche du taux de 2015 qui est de 56,95 %.
En 2021, pour raison de parrainage et de mésentente entre les partis de l’opposition, seuls les candidats des partis de la Fcbe et de Restaurer la confiance ont pu tirer leur épingle du jeu. Finalement au marquoir des taux de participation, il est affiché un pourcentage de 50,63. Ce qui est considéré comme un maquillage par les opposants. « Ce qu’il faudrait retenir, c’est le taux de participation annoncé par la Céna et confirmé par la Cour constitutionnelle. Le taux de 50,17% au départ par la Céna est porté à 50,63%, C’est un taux satisfaisant quand nous tenons compte des élections présidentielles que nous avons eues au Bénin, depuis 2001 à 2016. Le taux tournait autour de 66% à 68%. On n’a jamais dépassé ce taux-là sous l’ère du renouveau démocratique», avait déclaré le bâtonnier Jacques Migan à l’époque.
Avec la participation de presque toutes les couches de l’opposition, la cause des mécontents observés avant et pendant les élections est donc certainement conjuguée au passé surtout que la liste électorale a été aussi auditée. Vivement que les trois temps de l’élection soient des moments de fête comme jadis, tel que souhaité par le chef de l’Etat, Patrice Talon dans son discours à la nation.
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