(Les autorités à divers niveaux interpellées)
Les violences physiques et morales subies par l’avocat Enoch Chadaré le 29 septembre 2021 n’est pas du goût de l’Union des jeunes avocats du Bénin (Ujab). A travers une déclaration, le président de l’association professionnelle dont est membre le concerné dénonce l’interpellation et la garde à vue du confrère. Me Brice Houssou profite de l’occasion pour interpeler « les autorités à divers niveaux des Forces de sécurité et de défense, les autorités judiciaires ainsi que la Chancellerie afin qu’il soit mis un terme immédiat à de telles pratiques inqualifiables ». Lire ci-dessous, le communiqué.
Non à la violence contre les avocats !
Il est revenu au Bureau exécutif de l’Union des jeunes avocats du Bénin (Ujab) que le mercredi 29 septembre 2021, Me Enosch Chadaré, avocat au barreau du Bénin a été l’objet de violences physiques et morales, de traitements inhumains et dégradants de la part de certains agents de la police républicaine.
En effet, alors que notre confrère s’est rendu à Ekpè pour assister dans le cadre d’une enquête, il a été interpellé avec violence par les agents de la Police et conduit manu militari au Commissariat de Police où il a été gardé à vue de 16 heures à 23 heures, en violation de toutes les règles légales en la matière.
Pourtant, le confrère avait bien décliné son identité et montré sa carte professionnelle d’avocat puis indiqué l’objet de sa présence sur les lieux : assister son client. Mais l’agent qui dirigeait l’opération lui a expressément dit : Vous n’avez rie à faire ici, retirez-vous sinon je vais vous décourager ! ». Le confrère, à la demande de son client, est aussitôt reparti vers son véhicule pour retourner à son cabinet quand ledit véhicule a été encerclé par les policiers qui l’ont molesté et descendu puis embarqué avec eux vers le commissariat de Police.
Le plus grave est que les diverses autorités policières, celles du parquet et du Ministère de la justice qui ont été informées en temps utile, ont laissé perdurer cette situation et c’est seulement aux environs de 23 heures que le confrère a recouvré sa liberté et mis sous convocation, après plusieurs interventions du bâtonnier et des confrères qui se sont mobilisés et rendus au Commissariat de Police d’Ekpè.
Face à l’extrême gravité de ces faits, l’Union des jeunes avocats du Bénin (Ujab) dont est membre le confrère :
– Constate avec indignation et consternation qu’il s’agit-là d’un nouveau cas grave d’atteinte à la responsabilité et à la dignité de la profession d’avocat ; en effet, ce dernier cas n’est pas isolé car il y en avait eu d’autres bien avant ;
– Constate une recrudescence des cas de mépris de l’avocat dans l’exercice de sa profession de la part des agents de Police et de certaines autorités judiciaires ;
– Condamne avec force vigueur ces actes dont a été victime le confrère ;
– S’associe à toutes les actions de diverses natures en cours ou à venir (ou en initiera) contre les auteurs de ces actes, aux fins de laver l’honneur et la respectabilité du confrère et de la profession ;
– Reste mobilisée pour toutes les actions à mener, à la mesure de la gravité de l’affront ;
– Interpelle à cet effet les autorités à divers niveaux des Forces de sécurité et dedéfense, les autorités judiciaires ainsi que la Chancellerie afin qu’il soit mis un terme immédiat à de telles pratiques inqualifiables ;
– Dit, avec fermeté : plus jamais ça !
Fait à Cotonou, le 7 novembre 2021
Le président
Me Brice Houssou