(Le Ps Mario Mètonou dresse le bilan)
Évoquant sur la télévision nationale les nombreux efforts fournis par le gouvernement en ce qui concerne la lutte contre la corruption et la cybercriminalité au Bénin, Mario Mètonou procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a expliqué que les actions menées contre la cybercriminalité et la corruption se sont accélérées sous le gouvernement Talon.
« La corruption est un fléau qui ronge le continent africain dans ses capacités, dans ses ressources. Notre pays le Bénin n’est pas épargné par ce fléau, mais de façon constante depuis 2016, il y a eu des progrès. Le rapport de Transparency international indique que de 2022 à 2023, nous avons gagné 2 points dans le classement. Sur 180 pays, on est passé de la 72ème à la 70ème place. Quand on fait le même exercice de 2021 à 2023, nous avons gagné 8 places. C’est une belle avancée lorsqu’on fait une comparaison par rapport à nos voisins de l’Est et de l’Ouest», a laissé entendre le procureur spécial. Pour lui, Ces deux infractions ternissent l’image du pays au plan international. L’homme de droit a indiqué que le Bénin fait des progrès énormes en ce qui concerne la lutte contre la cy-bercriminalité. «Nous avons le dernier rapport de l’Union internationale des télécommunications (Uit) de juin 2021 qui a indiqué que entre 2017 et 2021, le Bénin a gagné 92 places dans le classement. Ce n’est pas un hasard, il y a bien évidemment la revue du cadre législatif, mais il y a également le rôle que joue la Criet dans la répression de cette infraction. Avant la lutte se limitait à Cotonou et environs mais aujourd’hui l’Office central de répression de la cyber-criminalité (Ocrc) est installée au nord, au centre et au sud. Plus aucune partie du pays n’est épargnée», a expliqué Mario Mètonou. La preuve que le gouvernement du président Talon fait de la lutte contre la corruption et la cybercriminalité, une priorité. La Criet connaît plusieurs dossiers liés à la corruption et à la cybercriminalité. «En 2023, nous avons 63 procédures de corruption. Au 22 avril 2024, nous sommes à 13 procédures. Pour la cybercriminalité, nous avons eu 415 procédures de cybercriminalité pour l’année 2023, et au 22 avril 2024, nous sommes à 224 procédures. Si la tendance se poursuit, on aura plus de dossiers cette année que l’année dernière. En termes de personnes poursuivies de chef de Cybercriminalité sur 2023 jusqu’en avril 2024, nous sommes à 1773», a poursuivi le procureur pour qui la tendance est baissière dans le cas de la corruption, mais en hausse en ce qui concerne la cybercriminalité. Cela explique qu’il y a un meilleur maillage du territoire national avec la création du centre national de l’investigation numérique doté de tous les moyens pour réprimer efficacement tout ce qui infraction commise par les réseaux de télécommunication.
Peines
« Vous envoyez de peines qui peuvent aller de 10 ans d’emprisonnement à la réclusion criminelle à perpétuité pour des faits de corruption. Pour la cybercriminalité, la cyber escroquerie qui est l’infraction la plus courante connue ici, les mises en cause risquent en moyenne 7 ans d’emprisonnement, et il y a des circonstances aggravantes qui peuvent tenir soit à la personne de l’auteur qui peut conduire la juridiction à prononcer des peines allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement et des peines pécuniaires», a précisé le procureur spécial près la Criet. À en croire ses propos, il y a une dynamique qui se met en place et est impulsée par la Criet. La dynamique c’est celle de la fin de l’impunité, et de la fin de l’idée selon laquelle pèse au Bénin une caste qui se met au-dessus des lois.
Sergino Lokossou (Coll )