25 femmes résidant dans le quartier Aïbatin de Cotonou et dont les activités génératrices de revenus ont été impactées par la crise du coronavirus ont bénéficié du soutien du projet « Stopcovid19 Africa-Benin. C’était mardi 02 juin 2020. Mis en œuvre par Sandra Idossou, présidente de l’Association Engagement et Action sociale, ce projet a permis aux bénéficiaires de recevoir des vivres, notamment du gari, du haricot, de la farine de maïs, de l’huile d’arachides etc. A travers une interview, l’un des initiateurs dudit projet, Landry Botokou, un béninois résident en Suède a expliqué la quintessence de l’initiative.
Le Matinal : Vous aviez contribué à mobiliser des fonds pour venir en aide à des femmes béninoises dont les activités sont impactées négativement à cause de la pandémie du coronavirus. Qu’es ce qui justifie une telle initiative ?
Notre activité est une réponse solidaire à la pandémie de la Covid19 qui sévit dans le monde. Face à cette situation, nous avons deux possibilités. La Première est de rester assis chez nous, les yeux rivés sur notre téléphone à regarder de manière impuissante et passive les statistiques liées au décès et aux contaminations. L’autre possibilité est de nous engager et de poser des actions en vue de contribuer à la maîtrise de la propagation de la maladie et leurs corollaires que sont : crise économique, crise alimentaire, violence conjugale etc.Ne pouvant rester insensibles à cette situation, nous avons décidé d’agir pour apporter notre appui aux populations vulnérables du Bénin. C’est dans ce contexte qu’est né le projet « Stopcovd19 Africa-Bénin » que nous avons initié avec deux autres personnes. Julie Tran, une politicienne suédoise et Chantal Aniwanou, une américaine d’origine béninoise et qui est consultante internationale en management. Nous avons initié le projet « Stopcovid19 Africa-Bénin » qui vise à collecter des fonds via la plateforme « Gofund Me » et grâce à la générosité des donateurs de la Suède, la Belgique, la France et j’en passe.Cette activité consacre le début de sa mise en œuvre.
Pourquoi avoir privilégié des dons en vivres et non des équipements tels les masques, gels hydro alcooliques permettant de se préserver du coronavirus ?
Comme vous le savez, le Bénin est un pays à économie fortement informelle et de surcroit non salariale. C’est au quotidien que les parents sortent chaque jour afin de trouver dans l’interaction d’ordre social et économique avec autrui ce qu’ils mangeront le lendemain ou peut-être le soir même. Dans un contexte si précaire, le virus de la faim peut être plus dangereux que celui du CORONA. Voilà pourquoi la priorité a été donnée aux produits vivriers. Néanmoins si les objectifs de notre collecte de fonds sont atteints, on procédera aussi à la distribution de masques et gels hydro alcooliques.
Près d’une trentaine de femmes du quartier Aïbatin de Cotonou ont bénéficié des vivres. Quelles suites comptez-vous donner à ce projet ?
Déjà il est important de rappeler qu’au moment où les femmes d’Aïbatin bénéficiaient de notre activité mise en œuvre grâce à l’Organisation « Sachet Héloue » de madame Sandra Idossou que nous saluons au passage, de nombreuses femmes à Bohicon ont bénéficié de kits alimentaires. Au total, au total, cette première phase a permis d’apporter une aide conséquente à près de 50 familles démunies au Bénin en impactant environ 500 personnes.
Un mot pour conclure cet entretien
Pour finir, j’aimerais d’abord remercier toutes les personnes qui ont permis de rendre ce projet possible. D’abord les deux autres co-initiatrices du projet, mais surtout toutes les personnes qui ont fait des dons et plus précisément la communauté vietnamienne en Suède qui a fait montre d’une grande solidarité. Je n’oublie pas l’association « Sachet heloue » notamment sa présidente qui est engagée depuis les premières heures de la pandémie aux côtés des familles démunies du Bénin.
De manière plus générale, avec la volonté des chefs d’États africains, cette pandémie a dévoilé une Afrique résiliente, innovante et qui n’a pas beaucoup à envier à l’occident, du moins en matière de réponses aussi bien préventive que clinique pour stop le Coronavirus. On espère que les différents dispositifs seront pérennisés voire institutionnalisés et permettront aux pays africains de consacrer une partie de leur budget à la recherche scientifique dont la crise actuelle nous a révélé les enjeux économiques, politiques et culturels. Pour définitivement finir, je vous remercie pour cette interview.
Propos recueillis par Marcus Koudjènoumè