Les membres de la Fondation des jeunes amazones pour le développement (Fjad) ont, au cours d’une conférence de presse tenue le samedi 24 février 2024 à Cotonou, réitéré leur engagement à lutter contre le cyberharcèlement sous toutes ses formes. Elles appellent à un environnement en ligne sécurisé pour les femmes et les filles.
Chaque femme et fille a droit à des espaces en ligne et hors ligne sûrs et sécurisés. C’est le crédo de la Fondation des jeunes amazones pour le développement présidée par Bénédicta Aloakinnou à la suite du cyberharcèlement dont elle a été victime dans le cadre de la campagne Bloquele menée en marge des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. Au dire de la présidente de la Fjad, dans un communiqué en date du 22 décembre 2022, sa fondation a dénoncé le cyberharcèlement qu’elle et ses membres subissaient à travers des montages photo et vidéo très désagréables. Les auteurs de cet acharnement avaient manifestement le désir de porter atteinte à l’image et à la réputation de l’organisation et ses membres en créant 106 faux comptes en leur nom avec des contenus dégradants pour leur réputation. « Cette situation a nui gravement à notre sécurité en ligne et en dehors, à notre bien-être mental et émotionnel, ainsi qu’au bien-être de nos proches et a entravé notre capacité à poursuivre notre travail de lutte contre les violences en ligne à l’encontre des filles et des femmes », a indiqué Bénédicta Aloakinnou. Face à cet acharnement, la Fjad a saisi les autorités compétentes aux fins d’enclencher des procédures judiciaires nécessaires visant à mettre hors d’état de nuire ces hors-la-loi. L’aboutissement de cette procédure a permis à la Criet en audience publique du 09 octobre 2023 de requalifier les faits et de condamner l’auteur pour tentative d’extorsion de fonds à cinq ans d’emprisonnement ferme, à deux millions de francs d’amende et aux frais. Dans sa déclaration, la présidente a invité les autorités compétentes à non seulement, prendre des mesures concrètes pour enquêter sur ces actes de cyberharcèlement, identifier les auteurs et les traduire en justice, mais aussi accompagner les victimes dans le processus judicaire qui peut engendrer des frais tout en priorisant leur assistance psychosociale. « Nous appelons également les plateformes de médias sociaux à renforcer leurs mesures de sécurité pour prévenir et lutter contre ces formes de harcèlement en ligne », a-t-elle lancé tout en soulignant que les victimes doivent être écoutées, protégées et soutenues, et les auteurs, tenus responsables de leurs actions. Pour finir, la présidente de la Fjad, Bénédicta Aloakinnou a exhorté le public à œuvrer pour un internet sans peur au profit des femmes et des filles.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)