Élaborée en 2012, la Stratégie béninoise de protection, de sécurité maritime doit évoluer en vue de répondre efficacement aux nouvelles facettes de la criminalité maritime. C’est le but de l’atelier ouvert à Cotonou le vendredi dernier, dont le but est de faire bénéficier à l’économie nationale, les nombreux avantages de l’économie bleue.
Un nombre grandissant de problèmes sécuritaires persistent dans les zones maritimes : trafic de drogues, piraterie, pêche illégale, vols à main armée. Par ailleurs, acteurs illégaux exploitent librement l’espace maritime africain en raison de son immensité et du manque de dispositifs efficaces de surveillance. Pour y mettre fin au Bénin, la coopération belge en collaboration avec l’Agence nationale chargée de l’action de l’Etat en mer (Ancaem), a organisé vendredi 16 juillet 2021 à Cotonou, un atelier d’actualisation de la Stratégie nationale de protection, de sécurité et sûreté maritime. L’objectif, partager avec les participants, les efforts du Bénin en matière de lutte contre l’insécurité maritime, et de faire un état des lieux conséquent qui permettent de mieux appréhender le phénomène, pour actualiser la stratégie nationale de sécurité maritime. A l’ouverture des travaux, le Directeur de cabinet du ministre d’Etat de l’économie et des finances, Herman OrouTakou, a fait remarquer qu’après plusieurs siècles de cécité, les Etats africains se sont, enfin, rendu compte des menaces qui pèsent sur leurs économies, surtout « si la criminalité maritime n’est pas endiguée ».Pour lui, le monde bleu est désormais perçu un « paramètre capital de l’économie ». « Exploitée à fond et correctement gérée, l’économie bleue peut constituer une source de richesse capitale, et « catapulter le Bénin sur la voie du développement durable. Une économie bleue dont la matrice est l’utilisation des ressources de la mer, des fleuves et des lacs, pour la croissance économique, l’amélioration des moyens de subsistance et des emplois, tout en préservant l’écosystème aquatique.», a-t-il ajouté.
«La surface du domaine maritime relevant de la responsabilité de l’Etat béninois, correspond à la moitié de la surface du territoire national »
Pour sa part, Jean Francois Michel, représentant résidant de la Coopération belge au Bénin, a rappelé que depuis juin 2019, le Royaume de Belgique apporte sa contribution au développement du secteur portuaire au Bénin à travers la mise en œuvre par Enabel, du projet « Pasport » qui, avec un budget de 10 millions d’euros, accompagne l’amélioration du climat des affaires, et de la performance des acteurs portuaires. Pour lui, étant donné que les paradigmes et priorités en matière de protection maritime ont évolué, il apparaît nécessaire que d’autres axes soient explorés, et développés. «La surface du domaine maritime relevant de la responsabilité de l’Etat béninois, correspond à la moitié de la surface du territoire national. Ce domaine doit être protégé et géré, pour éviter qu’il ne soit le lieu de trafics et de détournements, et qu’il puisse apporter au Bénin les ressources, et des emplois que peut générer une activité économique sur cette immense zone », a déclaré le représentant résidant. Avant d’ajouter « Si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que nous avons identifié avec l’Agence nationale chargée de l’action de l’Etat en mer (Ancaem), un autre chantier, au titre de l’amélioration du cadre stratégique. Il s’agit de l’actualisation de la Stratégie nationale de protection, de sécurité et sûreté maritime, élaborée en 2012. Cette stratégie doit être actualisée au regard de l’évolution du contexte régional et international dans le domaine de la sûreté maritime »