Membre fondateur du Bloc républicain, juriste de droit public et spécialiste de la commande publique et communication pour un changement de comportements, Mathieu Avléssi, au détour d’une interview qu’il a accordée à votre journal s’est prononcé sur plusieurs sujets dont l’épineuse question du troisième mandat qui fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Le Matinal : La consultation annuelle Tofa-2025 suscite beaucoup de polémiques et d’insinuations à cause de ses multiples interprétations, les unes aussi tendancieuses que les autres. Qu’en dites-vous ?
Mathieu Avlessi : Le Fa est une géomancie divinatoire ; il représente notre identité cultuelle et culturelle. Il est comme la racine qui nourrit l’arbre ; l’esprit qui nourrit et guide le corps. Le Fa ayant un langage, il requiert une formation aux fins de nous l’interpréter. C’est à ce niveau que nous observons des disparités du reste préjudiciables à l’éthique. Toutefois, nous n’avons pas de raison de ne pas reconnaître que le Fa est une science divinatoire disposant d’interprètes incarnant l’éthique et la responsabilité.
Alors que le président Patrice Talon a refusé à maintes reprises qu’il ne fera pas un troisième mandat, certains influenceurs proches de la majorité au pouvoir suscitent le troisième mandat au nom du développement. Etes-vous de leur avis ?
Je ne suis pas influenceur, il va donc de soi que je ne sois pas de leur avis. Aussi devons-nous préciser à ma connaissance que le président Patrice Talon n’est pas demandeur d’un troisième mandat. D’autre part, les dispositions légales (la constitution) disent expressément que nul ne saurait faire plus de deux mandats de sa vie. La vie du président Talon commencera-t-elle en 2026 ? Nous devons tout de même une reconnaissance aux réalisations du président, en faveur du développement.
Pensez-vous que les partis politiques soutenant les actions du chef de l’Etat, communiquent réellement sur ses réalisations ?
Je pense que les partis politiques soutenant les actions du chef de l’Etat communiquent peu sur ses réalisations ; et le peu qu’ils font est encore mal ou pas structuré. La preuve en est qu’aucun d’eux ne dispose ni d’un plan stratégique de communication ni d’un plan de communication (plan opérationnel). Vous convenez avec moi que toute communication doit adresser une cible. Rappelons-nous la stratégie (Gninwè – C’est moi) en 2016 et ses conséquences.
Avec les élections générales qui s’annoncent pour l’année prochaine, beaucoup de gens parlent du renouvellement de la classe politique. Selon vous, s’agira-t-il d’une recomposition ou d’une décomposition de la vie politique ?
Il s’agira bien entendu d’une recomposition. Je dis bien une indispensable recomposition de la classe politique.
Que doivent faire les acteurs politiques (mouvance, opposition) pour que cette année pré-électorale se déroule dans le calme, et le respect des dispositions de la constitution ?
Le respect des dispositions doit être internalisé par tous les acteurs. Lesdites dispositions ont valeur de loi ; et la loi est impérative pour tous.
Quel message avez-vous en tant qu’acteur politique à lancer à nos compatriotes ?
J’invite tous mes compatriotes à la tolérance, la paix et surtout l’unité pour qu’ensemble, nous laissions un digne héritage pour la postérité. Nous sommes les bâtisseurs du présent. Méritons-le.
Propos recueillis par Sergino Lokossou