(Ils écrivent au président Talon)
Des agents occasionnels du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique, recrutés depuis 2007, soutiennent qu’ils sont sans rémunération directe de l’Etat depuis qu’ils sont en fonction. Selon leurs écrits, malgré la ferme détermination du Président Patrice Talon à régulariser leur situation, il y a toujours des manœuvres pour bloquer le processus de leur reversement dans la fonction publique.
Les agents occasionnels en question sont des secrétaires administratifs qui travaillent dans les ex-directions générales de la gendarmerie nationale et de la police nationale actuellement fusionnées en direction générale de la police Républicaine. Ils sont sans aucune rémunération directe de l’Etat depuis 2007. « Etant en service depuis l’année 2007, nous devrions être pris en compte par le reversement de 2008, mais nous avons été lésés dans nos droits. En effet, votre gouvernement, réuni en conseil des ministres en sa séance du 11 septembre 2019, sous votre présidence, s’est prononcé sur la situation de 2476 agents de l’Etat en fonction depuis le 31 décembre 2007 et dont le processus de reversement avait été suspendu, le 11 janvier 2017, nous faisons partie de ces agents. Déférant aux instructions contenues dans ce compte rendu du conseil des ministres ainsi que celles relatives à notre hiérarchie, nous avons régulièrement déposé nos dossiers à la direction des affaires financières du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique. A cet effet, une commission constituée des autorités du ministère du Travail et de la fonction publique et d’autres instances de la République s’est occupée des travaux de reversement…», ont-ils écrit pour saluer la volonté du Président Patrice Talon et de son gouvernement à régler leur problème.
Goulots d’étranglement
Dans les coulisses de l’administration béninoise, il y a des goulots d’étranglement dans le processus de leur reversement dans la fonction publique. Selon leur lettre, à l’issue de ces travaux, 17 dossiers des agents en détachement du ministère de l’Intérieur et de la fonction publique ont été rejetés au motif que leurs noms ne figurent pas sur la liste validée en Conseil des ministres. Poursuivant leur plainte, les agents occasionnels dudit ministère appellent l’attention du président de la République sur le fait qu’ils ont déposé des recours gracieux à leur tutelle et à d’autres institutions de la République qui les ont toujours rassurés. « En avril 2022, nous avions été invités à déposer à nouveau nos dossiers suite à un message du ministère du Travail portant reversement en agents contractuels des personnes restées au service de l’administration, depuis le 31 décembre 2007 à ce jour. Ce que nous avions fait. Nous vous remercions au passage pour cette noble décision que vous avez prise de nous aider à la régularisation de cette situation qui a beaucoup perduré. En janvier 2023, nous vous avions adressé une demande d’audience. Suite à cette demande, vous aviez décidé en Conseil des ministres, en sa séance du 26 juillet 2023, que notre situation soit régularisée. C’est ainsi que nous avons été rappelés en septembre 2023 à déposer à nouveau nos dossiers. Ce que nous avons fait. En janvier 2024, seulement 04 personnes d’entre nous ont été appelés par la commission pour signer leurs contrats. Depuis lors, plus de nouvelles pour le reste. Suite à nos investigations, nous avons appris que nos dossiers n’ont pas été validés à cause des attestations de première prise de service et des états de paiements. Signalons que, dans les unités de Police où nous servons, on ne nous délivre pas les actes automatiquement à la prise de service et aussi nous émargeons pour la plupart dans les cahiers. Et, c’est quand il y a lieu de constituer nos dossiers qu’on nous a signé les actes par régularisation. En ce qui concerne les états de paiement, nous avions juste fourni les photocopies des cahiers dans lesquels nous émargeons. Actuellement, nos dossiers sont en instance au ministère du Travail et de la fonction publique…», ont-ils décrié. Pour l’heure, ces agents occasionnels pensent que le chef de l’État peut les aider à débloquer la situation. Ils y croient fermement.
Abdourhamane Touré