Du mardi 26 au vendredi 29 avril 2022, à l’initiative de l’Association béninoise pour le marketing social (Abms), s’est tenu à Dangbo, un atelier de renforcement des capacités de journalistes et responsables d’organes de presse sur la thématique des minorités sexuelles. Pendant quatre jours, ces professionnels des médias et patrons de presse se sont familiarisés avec le sigle Lesbiennes, gays, biexuelles, trans et queers (Lgbtq).
La notion de minorités sexuelles avec en toile de fond le sigle Lgbtq (Lesbiennes, gays, biexuelles, trans et queers) est désormais mieux perçue par les professionnels des médias et les responsables d’organes de presse au Bénin. Un séminaire a été organisé à leur endroit du 26 au 29 avril 2022 au centre « Jeunes amour et vie » et dans un hôtel à Dangbo par l’Association béninoise pour le marketing social (Abms). Les principaux objectifs de cet atelier selon les organisateurs, sont d’une part, de « créer un environnement favorable aux interventions ciblant les minorités sexuelles », et d’autre part, d’« amener les journalistes à avoir les bonnes approches pour traiter les thématiques liées aux minorités sexuelles ». Sur la question de savoir « Comment les participants perçoivent les personnes Lgbtq ? », la première communication déroulée par Hugues Setho de Abms a permis aux participants d’exprimer leurs appréciations des personnes de la communauté Lgbtq à travers des termes péjoratifs, mais aussi amélioratifs. Il ressort qu’en dépit de leurs perceptions parfois graves, les journalistes reconnaissent des qualités à ces personnes appartenant à la catégorie des minorités sexuelles. Au deuxième jour de l’atelier, le contexte de l’homosexualité au Bénin, la compréhension de l’identité sexuelle, l’environnement juridique et les vécus des personnes Lgbtq et les partages d’expériences ont meublé les travaux sous la facilitation de Brice Ahéko. Ceux d’entre les participants qui ont également une longueur d’avance dans le contact avec les personnes de la communauté Lgbtq ont aussi partagé des astuces pour continuer d’apprendre à leur sujet.
Impact qualitatif et non quantitatif
L’avant dernier jour a été marqué par un exercice de brise-glace, la recherche d’impact qualitatif et non-quantitatif et le débat de journalistes sur les Lgbtq dans les médias béninois. A ce niveau, le consultant chargé de la mobilisation sociale et de la participation significative des jeunes à Abms, Jean-Eudes Dakin, a expliqué aux participants que le but de cet atelier est surtout d’avoir des professionnels des médias qui abordent la thématique des minorités sexuelles avec dextérité à la lumière de toutes les informations qu’ils ont désormais à leur disposition. Il a expliqué les théories de communication pour un changement de comportement, de communication pour un changement social et d’approche orientée changement. Au terme de ce débat, en fin de journée, les journalistes participants se sont organisés en deux groupes pour faire des propositions de sujets d’articles ou de productions de presse. 23 propositions sont sorties des travaux de groupes sanctionnés par une discussion en plénière. Le vendredi 29 avril 2022, dernier jour de l’atelier, a été essentiellement consacré à la suite que les participants donnent à ce moment de partage. Il y a notamment eu l’élaboration de Plan d’actions collectif et de Plans d’investissement personnels (Pip). Au total, 12 plans sont élaborés à raison d’un plan par participant. A la suite de l’élaboration des Pip, les journalistes ont assisté à une projection de vidéo de plaidoyers des minorités sexuelles. Dans l’enregistrement d’une minute 31 secondes, ils condamnent les violences faites aux personnes Lgbtq, demandent le respect de leurs droits en tant que personnes humaines et plaident pour la protection des pouvoirs publics.
Serge Adanlao