Par décision Dcc 01-24 du 4 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a demandé à l’Assemblée nationale de corriger certaines difficultés liées à des dispositions contenues dans le Code électoral. Faisant droit aux instructions de la Haute juridiction, les députés ont amendé le Code électoral en vigueur en y introduisant une série de modifications pour renforcer le système partisan. Pour une partie de la classe politique, les nouvelles dispositions contenues dans le Code électoral vont sensiblement influencer l’animation de la vie politique. A la lecture des modifications apportées au Code, il est évident que l’animation de la vie politique au Bénin ne sera plus l’affaire de partis plaisantins qui font office de figurants sur l’échiquier politique. Certaines dispositions du nouveau Code confortent cette thèse. En effet, ce Code fait des acteurs politiques, de véritables animateurs de la vie politique. Désormais, le baromètre qui permettra à un parti politique d’avoir voix au chapitre pour animer sainement et légitimement la vie politique, sera les élections pour lesquelles, seules les formations politiques qui réussiront à recueillir au moins 20% des suffrages dans chacune des 24 circonscriptions électorales, pourront prétendre à l’attribution de sièges. A défaut, le parti sera purement et simplement exclu du partage des sièges. En corsant davantage certaines dispositions du Code qui étaient jusque-là très éprouvantes pour les micro-partis, le législateur a voulu extirper du lot des véritables animateurs de la vie politique, des opportunistes qui ont coutume d’amuser la galerie et de surfer sur des approximations. C’est dire que la paresse n’est plus à l’ordre du jour et que le principal dénominateur pour animer la vie politique sera le leadership et la popularité. A moins de deux ans des élections couplées de 2026, les partis qui taxent les nouvelles dispositions du Code d’exclusives, devront batailler dur pour se repositionner dans l’arène. A défaut, ils devront saisir la brèche de l’accord de gouvernance sans oublier que là encore, la plus-value qu’ils pourront apporter à la coalition, sera leur score aux élections.
Abdourhamane Touré