Ils ne l’ont pas réussi. Dans l’obligation de battre la République démocratique du Congo lors de la 6ème journée de la phase de groupe du mondial 2022, le Bénin a courbé l’échine hier, dimanche 14 novembre 2021 au stade omnisports des Martyrs de Kinshasa. Un succès 2-0 des Congolais à l’arrivée qui élimine les protégés de Michel Dussuyer.
Tout comme à Porto-Novo ou encore à Conakry, les Ecureuils du Bénin sont tombés à Kinshasa et une fois encore à un point de la qualification. Très tôt dans la partie, le succès des Léopards a été décidé après un pénalty litigieux transformé par Dieumerci Mbokani à la 10ème minute de jeu (1-0). Sa puissante frappe a frôlé le bout des gants de Saturnin Allagbé. Désormais à un pas de la qualification après ce but de la première mi-temps, les Léopards, en face des Ecureuils nerveux, ont pris le jeu à leur compte . Après l’heure de jeu, c’est au tour de Ben Malango de saquer l’espoir des Ecureuils. Il signe le 2ème but des siens à la 75ème minute de jeu. Désormais à 2-0, l’espoir des Béninois s’est assombri. C’est sur cette marque que les coéquipiers de Khaled Adénon ont déposé les armes pour laisser comme à leur habitude depuis quelques temps, filer le ticket pour les barrages.
Le signe de la malchance
A la quête d’une qualification, le Bénin courbe une nouvelle fois, l’échine en recherchant juste le point du nul. Une situation qui rappelle d’ailleurs de mauvais souvenirs au public sportif béninois. Il faut comprendre que les matchs décisifs de dernière minute et le Bénin, c’est désormais une histoire, quand même pas bonne. Le Bénin a souvent subi des échecs qui font tâche dans les performances des Béninois. Le dernier et vif souvenir est celui de l’après-midi d’hier avec l’élimination face à la RD Congo. Mais avant, l’élimination de la Coupe d’Afrique des Nations 2021 est celle plus douloureuse et inoubliable pour les Béninois. A la recherche d’un seul point, ils avaient finalement perdu face aux Sierra-Léonais. Avant cela, la meilleure désillusion du Bénin remonte en 2016 pour les éliminatoires de la Can 2017. Les Béninois ont été humilié à Bamako par les Aigles du Mali sur un score étriqué de 5 buts contre 2. Après la déconvenue d’hier, les Béninois sont toujours loin de rompre ce signe indien.
Dussuyer : partir ou rester ?
Il y a quelques mois, après la belle performance des Ecureuils à la Can égyptienne, le ministre des Sports béninois, Oswald Homéky, a promis sur l’esplanade du stade de l’Amitié, que le Bénin ne manquera plus à une compétition (Can et Coupe du monde). Pour cela, les dirigeants du football béninois ont fait confiance au sélectionneur français, Michel Dussuyer au vue de sa belle performance à la Can qu’il venait de quitter. Patatras ! Le Bénin s’est fait éliminer très rapidement de la prochaine Can et encore hier, il vient de quitter la course pour le prochain mondial. Michel Dussuyer vient ainsi de fléchir deux fois de suite sur des compétitions pour lesquelles le gouvernement béninois investit assez pour mettre sur orbite le football béninois. Espérer une victoire implique une prise de risque. L’équipe béninoise est devenue depuis l’ère Dussuyer, une équipe défensive. Moins, les joueurs prennent peu, le risque d’aller à l’assaut des buts adverses. Le Bénin manque de fond de jeu. Il urge de mettre les choses à plat. Que faut-il faire ? Se séparer des services du technicien français ou le maintenir à la tête de l’encadrement technique malgré ses contreperformances ? La Fédération béninoise de football et le Ministère des sports doivent au plus tôt prendre la décision conséquente avant que le Bénin ne s’engage dans n’importe quelle compétition.
Nécessité de tout reconstruire
Au-delà de la décision à prendre par rapport à la poursuite ou non de l’aventure du sélectionneur Michel Dussuyer à la tête des Ecureuils, le football béninois mérite une profonde mutation. Tout est à reconstruire. Le Bénin ne dispose pas d’assez de joueurs talentueux pour les compétitions au plan local. Pour pallier cette déficience, l’entraineur est obligé à chaque fois de convoquer des joueurs évoluant en 4ème voire 5ème division dont les performances sont parfois moindres par rapport à certains joueurs locaux. Le championnat qui devrait fournir les joueurs et leur permettre d’avoir de la compétition dans les jambes n’est pas encore vraiment professionnel comme son nom l’indique. En coupes africaines et autres, les équipes béninoises mordent la poussière face à leurs adversaires qui mettent du sérieux et beaucoup d’argent dans la préparation des expéditions. A tout cela, il faut relever l’absence d’une école ou académie de football digne du nom pourvoyeuse de joueurs de qualité. Au regard de tout ce qui précède, il urge que le Bénin fasse un bilan de ses participations aux différentes compétitions de la Caf et de la Fifa et prendre les décisions qui s’imposent.
Karol Sékou (Stag)