Lors des échanges avec les partenaires sociaux, mardi 26 avril 2022 au sujet de la revalorisation des salaires, le Chef de l’Etat a levé le voile sur la philosophie du gouvernement pour ce qui est de la promotion de l’emploi au Bénin. Pour le gouvernement, il vaut mieux garantir une pluralité d’emplois que de créer des conditions non favorables à la création d’entreprise et subséquemment à la promotion de l’emploi.
La question de la hiérarchisation des salaires a été l’une des pommes de discorde entre les organisations syndicales et le gouvernement lors de la séance de travail du 26 avril 2022. Sur la question, les appréhensions ne sont pas les mêmes et les avis sont partagés entre le gouvernement et ses interlocuteurs. Tandis que les partenaires sociaux estiment que cette question va sensiblement améliorer les conditions de vie et de travail des fonctionnaires, l’Exécutif de son côté, pense plutôt qu’elle pourrait être une contrainte de plus pour les entreprises déjà en proie à d’énormes difficultés liées à l’avènement de la crise sanitaire du Covid-19 et à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Pour le Chef de l’Etat, imposer la hiérarchisation des salaires aux employeurs, pourrait avoir d’énormes répercussions négatives sur l’environnement des affaires et faire fuir les investisseurs. Or, sans l’instauration d’un environnement favorable à la création d’entreprise, point de chance pour des milliers de chômeurs, de sortir de leur situation de sans emploi. Pour le gouvernement, il faut maximiser les chances de création d’emploi quelle qu’en soit la nature, pourvu que le taux de chômage soit substantiellement réduit. Sur la question, le choix de Patrice Talon le choix est clair. « Je préfère 1000 emplois précaires que zéro emploi stable » a martelé le Chef de l’Etat. Selon ses explications, le Bénin enregistre plus de 200.000 diplômés chaque année. Face à cette poussée de chômeurs potentiels, il faudrait une politique conséquente pouvant induire la création de nombreux emplois pour absorber les chômeurs sortis des universités, écoles et lycées chaque année. Du coup, il faudrait inscrire les entreprises dans cette dynamique étant donné que l’Etat ne saurait consommer à lui seul, la masse de diplômés en situation de chômage. D’où la nécessité de susciter la création d’entreprises pour recruter les chômeurs en quête d’emploi. « Tant que l’entreprise vit, elle va recruter. Je préfère que l’entreprise recrute à durée indéterminée autant qu’elle veut, pourvu que les gens prennent le risque d’entreprendre. Je veux promouvoir la création des entreprises. Pourvu que les entreprises soient créées, le reste va venir. » a conclu le Chef de l’Etat pour qui la dynamique de l’employeur vaut plus que sa charité .
Gabin Goubiyi