Ils au total 90 députés à répondre à l’invitation du président de l’Assemblée nationale afin de prendre part, le lundi 15 avril 2024, à la cérémonie d’ouverture officielle de la première session ordinaire au titre de l’année 2024.
Dans le discours solennel d’ouverture, le président Louis Vlavonou a tracé les sillons d’un avenir radieux, axé sur un climat de paix, de fraternité et de convivialité entre les acteurs politiques notamment les élus de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition. Depuis l’installation de la neuvième Législature, le président Louis Vlavonou s’est dit satisfait du climat de travail qui a régné au sein de l’Hémicycle. « Si quelque chose a pu être fait depuis l’installation de la neuvième Législature, nous le devons en grande partie à la fraternité et à la convivialité qui ont régné au sein de la Représentation nationale et qui est en dernière analyse, la vitrine de notre pays ». Ainsi donc, au plan de la production législative, souligne Louis Vlavonou, le volume du travail abattu pour une Législature naissante et en comparaison avec celles qui l’ont précédée, est très appréciable. Je dirai même que cette production fut abondante et de qualité. En effet, 16 lois ont été votées dont une loi constitutionnelle, deux lois de finances, six lois ordinaires et sept autorisations de ratification. Par contre, au plan du contrôle de l’action gouvernementale, 56 questions ont été adressées au gouvernement toutes catégories confondues. 26 d’entre elles ont été déjà examinées soit près de la moitié. Pour le président Louis Vlavonou, c’est une performance inédite et il dit avoir bon espoir que ce rythme se poursuivra.
Des moments de crispation et de montée de tension
Quant aux différentes frustrations ressenties dans le rang de la minorité parlementaire, le président Louis Vlavonou calme les ardeurs à travers une citation d’Elisabeth Badinter, femme de lettres et philosophe française, spécialiste du siècle des Lumières : « La démocratie, c’est apprendre à supporter ce qui vous horrifie, ce qui vous blesse ». Il espère donc que la fièvre qui s’est emparée du Parlement béninois, voire du pays tout entier, lors de sa dernière session extraordinaire qui avait à son ordre du jour, entre autres, des points aussi sensibles et controversés que la révision de la Constitution et celle du Code électoral, est déjà retombée, et que notre commune patrie poursuivra, dans la paix sociale et la concorde nationale, sa marche inexorable vers le développement et la prospérité.
Vlavonou préoccupé par la crise au sein de la Cedeao
La situation qui perdure aujourd’hui au niveau de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a été évoquée par le président Louis Vlavonou. A l’en croire, cette session s’ouvre dans un climat de doute et d’incertitude quant à l’avenir de cette organisation régionale de tous les espoirs. Elle est aujourd’hui menacée avec la création de l’Alliance des Etats du Sahel (Aes) regroupant les républiques sœurs du Burkina-Faso, du Mali et du Niger, suivie de l’annonce de leurs retraits respectifs de la Cedeao, en réaction aux sanctions conjoncturelles précédemment prises à leur encontre mais déjà levées pour la plupart. Pour le président Louis Vlavonou, cette situation est incontestablement un sujet de préoccupation majeure pour tous les dirigeants de notre espace géopolitique. Il ajoutera qu’une telle perspective serait la dernière chose à désirer, après un demi-siècle d’efforts et de sacrifices consentis par nos différents pays pour bâtir, patiemment et laborieusement, cet édifice commun désormais menacé de destruction. « Une déstabilisation, même partielle, de notre organisation commune, ne manquera pas d’affecter nos Etats et d’accentuer les souffrances de nos populations liées à une balkanisation parfois excessive, toutes choses que les pères fondateurs ainsi que tous les dirigeants qui se sont succédé depuis lors à la tête de nos Etats respectifs, cherchaient plutôt à atténuer », dira-t-il.
Quid du Sénégal ?
L’actualité au Sénégal marquée par l’élection présidentielle n’a pas été occultée par le président de l’Assemblée nationale. « Cette situation aurait même probablement été explosive si le Sénégal n’avait pas évité, in extremis, le chaos qui se profilait à l’horizon, en organisant finalement des élections apaisées et dans les délais constitutionnellement impartis, à la surprise générale ». Ce qui, selon Louis Vlavonou, « est à l’honneur du vaillant peuple sénégalais et de tous les acteurs de cette prouesse qui rend témoignage à la démocratie et à l’État de droit ».
Martial Agoli-Agbo (Br Ouémé-Plateau)