Le député Malick Gomina fait partie des 7 élus parlementaires à voter contre la proposition de loi portant révision de la Constitution introduite par le député Assan Séibou. Suite à son vote contre le projet, dans la nuit du 1er au 2 mars 2024, il a expliqué au président de l’Assemblée nationale et à ses collègues députés, les raisons qui l’ont amené à voter contre cette proposition de loi. Lisez plutôt.
« Monsieur le président, ces dernières semaines, j’ai été interpellé par nombre de nos concitoyens qui ont partagé avec moi leur crainte. Beaucoup d’autres ont certainement voulu le faire, mais ils appartiennent à la majorité silencieuse. Cette à cette majorité que j’ai envie de m’adresser car ils méritent d’être entendus ; lui dire que nous avons conscience que ce qui est dangereux pour le pays l’est également pour nous autres acteurs politiques. J’ai voulu leur dire qu’on peut conserver sa sincérité du début, même si on accède à des places. Elle peut donc être rassurée que lorsque l’essentiel nous paraitra en cause, nous ne cèderons à rien. Pour revenir au sujet du jour, la révision de la constitut6ion, une question clivante. La grande partie de nos compatriotes est inquiète lorsque cette question est abordée surtout avec ce qui se passe dans les pays de la sous-région. Ils craignent que nous les conduisions dans les zones troubles et c’est même devenus le fonds de commerce de nos amis politiques. Pourtant, il n’existe nul part un complot pour une révision opportuniste de la Constitution. Le peuple ne croit pas à nos professions de foi, mais le peuple a toujours raison. C’est à nous qu’il revient de les convaincre de notre bonne foi. En attendant d’y parvenir, il faut aborder la question avec les doigts qui tremblent. Mon collègue et président Assan Séibou, a introduit une proposition de révision à la recherche de solutions aux problèmes qui pointent à l’horizon des élections générales de 2026. Nous avons pensé trouver un consensus autour de cette proposition. En effet, la Cour constitutionnelle dans sa décision du 8 juillet 2006, a fait du consensus, un principe à valeur constitutionnelle. Nous avons espéré y parvenir mais à l’arrivée, nous ne sommes pas parvenus. Afin d’éviter une utilisation politicienne du rejet de la présente proposition de révision de la Constitution, j’ai voulu accordé ma voix à ceux qui estiment que le moment n’est encore arrivé de toucher notre loi constitutionnelle. Malgré la brillance des résultats obtenus par le régime que je soutiens, je ne souhaite pas traîner le goulot révisionniste et passer le reste de la mandature à démentir l’usine d’intoxication qui sera mise en place au lendemain du présent vote. Monsieur le président, telle est l’explication que j’ai voulu apporter par rapport à mon vote. Je vous remercie.»
Propos transcrits par Léonce Adjévi