Si relativement le niveau de l’école béninoise est appréciable au regard des efforts faits pour améliorer la qualité de l’offre éducative, le problème de la pénurie d’enseignants constitue une véritable équation pour le gouvernement qui s’emploie à la juguler. L’Etat de la situation et les actions entreprises par l’Exécutif ont été exposés aux hommes des médias par les ministres en charge du secteur cette semaine.
L’école béninoise compte environ 1.850.000 apprenants du Cours d’initiation (Ci) au Cours moyen deuxième année (Cm 2) et près de 1.200.000 élèves au secondaire. Ce sont là les chiffres officiels rendus publics par les ministres en charges des secteurs des enseignements primaires et secondaires au Bénin. L’école béninoise se porte relativement bien. En témoigne le bon déroulement des cours de la réouverture des classes le 18 septembre 2023. Si dans la plupart des localités du pays, enseignants et apprenants vaquent sereinement à leurs occupations, ce n’est pas le cas des écoles inondées qui selon les ministres des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou et des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, Kouaro Yves Chabi, devront attendre fin novembre pour reprendre les classes. A en croire les autorités ministérielles, un programme spécial est initié pour ces apprenants dont certains sont déployés dans d’autres localités environnantes pour suivre les cours. Par ailleurs, en dépit des efforts déployés par le gouvernement depuis 2016, la question de la pénurie d’enseignants se pose avec acuité. « A l’heure actuelle, la couverture en termes d’enseignants est de 91, 52 % et nous allons améliorer ce taux dans les mois à venir avec le redéploiement d’autres Ame », ont indiqué les ministres. Au total, 16 000 Aspirants au métier d’enseignant (Ame) sont en activité et 2964 attendent encore dans la base. L’Etat travaille à améliorer la situation de cette catégorie d’enseignants, a confié le ministre en charge de l’enseignement secondaire. « Là où il a plus de pénurie d’enseignants et que vous ne voyez pas souvent, c’est au niveau de l’Education physique et sportive (Eps). Dans la base actuellement, nous n’avons plus d’enseignants d’Eps disponibles. Tous ceux qui étaient là ont été déployés et utilisés. Nous nous apprêtons à lancer un test de recrutement en espérant que l’Ineps qui produit ces professeurs a pu libérer certaines cohortes », a laissé entendre Kouaro Yves Chabi. Toujours au niveau du secondaire, révèle l’autorité ministérielle, l’Etat va construire des écoles scientifiques et des élèves y seront formés dans des filières spécifiques. En Spt, en mathématiques et en français, des besoins se font sentir. Selon le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, l’Etat envisage de faire appel à des enseignants retraités.
Abdourhamane Touré