En sa séance ordinaire du mercredi 26 février 2025, le Conseil des ministres a adopté des mesures incitatives aux praticiens spécialistes, aux médecins spécialistes et aux médecins généralistes.
Il est clairement écrit dans le Programme d’actions du gouvernement (Pag) que le Bénin a pour vision à l’horizon 2030 « de se doter d’un système de santé régulé, performant, et résilient basé sur la disponibilité permanente de soins à tous les niveaux de la pyramide sanitaire ». La disponibilité permanente de soins à tous les niveaux de la pyramide sanitaire nécessite ou induit aussi la disponibilité des ressources humaines (personnels de santé). L’Exécutif béninois dirigé par le président Patrice Talon est si conscient de cette exigence qu’il s’est engagé, dans le Pag 2021-2026 au titre des projets dans le secteur Santé, à œuvrer au renforcement de la disponibilité des ressources humaines en santé. A ce titre, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’actions du gouvernement 2021-2026, un recrutement spécial de 1600 agents avait déjà été organisé. Au terme de ce premier processus, 1331 agents dont 234 médecins et 588 infirmiers et sages-femmes ont effectivement pris service. Cela représente 83% de l’effectif attendu. Un taux encourageant lorsqu’on sait que certains ont de la réticence à aller servir dans certaines zones du pays, pour plusieurs raisons. Si ces efforts de recrutement permettent de mettre des agents qualifiés à la disposition des formations sanitaires, pour délivrer des prestations appropriées aux populations, il y a cependant que des communes ont besoin d’être mieux couvertes en personnels de santé. Malgré les initiatives et autres actions du Gouvernement, et surtout que si ce nombre a permis de combler en partie le déficit d’agents de santé mis à disposition des formations sanitaires, il apparaît encore une iniquité dans la répartition et le maintien au poste de ces agents. La conséquence d’une telle situation, est la faible couverture de certaines communes en personnels de santé. C’est un problème qui se révèle préjudiciable à l’ambition gouvernementale de disponibilité permanente de soins à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. C’est pour remédier à cette situation que le gouvernement a prévu de recourir, pour compter de 2023, au recrutement d’agents contractuels de droit public des collectivités territoriales décentralisées au profit des formations sanitaires publiques. C’est l’implémentation de cette solution, conformément à la décision du Conseil des ministres du 03 avril 2024, qui s’observe avec le recrutement en cours de 796 agents contractuels de droit public des collectivités territoriales décentralisées appartenant quasi exclusivement aux corps des personnels médical et paramédical. Le statut de ces agents leur confère un rattachement aux communes pour lesquelles ils sont recrutés et offre une meilleure garantie de la couverture des besoins en attente au niveau local ainsi que du maintien du personnel à son poste. Le gouvernement ne se contente pas de cette solution et travaille réellement à créer les conditions de maintien de ce personnel à son poste.
Des mesures incitatives adoptées
A l’issue du Conseil des ministres du mercredi 26 février 2025, le gouvernement a adopté des mesures incitatives aux praticiens spécialistes, aux médecins spécialistes et aux médecins généralistes. Ces mesures incitatives se déclinent en une prime d’engagement au service public et à la carrière hospitalière et une indemnité de zone d’exercice aux praticiens spécialistes, aux médecins spécialistes et aux médecins généralistes. C’est une volonté politique affirmée de travailler à favoriser le maintien au poste des intéressés. Le gouvernement joue sur plusieurs tableaux, comme on le voit avec ces deux mesures (mesures incitatives et recrutement d’agents contractuels de droit public des collectivités territoriales décentralisées) pour relever le défi.
C’est une bonne initiative qui participe au renforcement et au bon fonctionnement de la pyramide sanitaire de même qu’il permet de réaliser l’accès aux soins de qualité aux populations où qu’elles se trouvent sur le territoire national.
Léonce Adjévi