Le Bénin est sorti de la liste rouge des pays en retard dans la mise en place du Mécanisme national de prévention de la torture (Mnp). L’information a été rendue publique, le mardi 04 mars 2025, par la cellule de communication de la Commission béninoise des droits de l’homme (Cbdh) dans un communiqué. Cette décision a été actée lors de la 55ème session du Sous-Comité pour la prévention de la torture (Spt) en février dernier.
Le Bénin a franchi une étape majeure dans la protection des droits humains. Il a officiellement été retiré de la liste rouge des Etats accusant un retard dans la mise en place d’un Mécanisme national de prévention de la torture (Mnp). Cette décision marque la fin d’un long processus pour le Bénin, qui figurait depuis plusieurs années parmi les pays pointés du doigt pour leur manque de progrès dans ce domaine. Selon le communiqué de la Cbdh, le Bénin a été l’un des premiers Etats d’Afrique à ratifier le Protocole facultatif à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (Opcat) en 2006. « Cependant, malgré cet engagement pris en ratifiant le Protocole facultatif à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (Opcat) en 2006, notre pays le Bénin a longtemps tardé à concrétiser cette obligation, ce qui lui a valu d’être classé parmi les États en retard », a fait savoir la cellule de communication de la Cbdh. Pendant des années, le Bénin a été critiqué par les instances internationales, notamment le Sous-comité pour la prévention de la torture (Spt), pour son incapacité à établir un mécanisme fonctionnel. Cette situation a nui à la réputation du pays en matière de droits de l’Homme et a soulevé des inquiétudes quant à la protection des détenus contre les mauvais traitements.
Une victoire pour le Bénin
Le retrait du Bénin de la liste rouge représente une victoire significative pour le pays et pour la Commission béninoise des droits de l’homme. Sur le plan international, cette décision redore l’image du Bénin en tant qu’Etat respectueux des droits de l’Homme et engagé dans la lutte contre la torture. Elle renforce également la crédibilité du Bénin auprès des organisations internationales et des partenaires au développement. Pour la Cbdh, cette avancée consolide son rôle en tant qu’institution clé dans la promotion et la protection des droits humains au Bénin. En se voyant confier la responsabilité du mécanisme national de prévention de la torture, la Cbdh renforce son statut ‘A’ et gagne en légitimité et en moyens d’action.
Le retrait du Bénin de la liste rouge découle d’une réforme clé
D’après le communiqué de la Cbdh, cela résulte de l’adoption de la loi n°2024-22 du 26 juillet 2024, qui confère à la Cbdh la responsabilité du Mnp. Ce texte, selon la Commission béninoise des droits de l’homme, permet « de clarifier le cadre juridique et de donner à la Cbdh les moyens nécessaires pour assumer pleinement son rôle ».Il précise également que, dans le cadre de la 55ème session du Spt, la Cbdh a fourni des justificatifs prouvant que le mécanisme était « désormais effectif depuis le 26 juin 2024 ». Selon le communiqué, le gouvernement doit garantir les ressources et l’indépendance nécessaires à la Cbdh pour qu’elle puisse mener efficacement ses missions de prévention de la torture. La sensibilisation des acteurs du système judiciaire et pénitentiaire sera également un enjeu majeur dans les années à venir. « Néanmoins, cette décision du Spt est un signal fort qui démontre que le Bénin est sur la bonne voie. Elle témoigne de la détermination des autorités béninoises à respecter leurs engagements internationaux et à œuvrer pour un État de droit où les droits de l’homme sont pleinement respectés », a conclu le communiqué.
Patrice Zoundé (Coll)