(Objectifs atteints pour le consortium Pied-Opsdc)
Lancé le mercredi 24 avril 2024 à la Direction départementale de la santé (Dds) du Littoral, sous l’autorité du Conseil national de lutte contre le Vih/Sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies (Cnls-Tp), l’atelier d’élaboration du document de plaidoyer pour l’augmentation des ressources financières domestiques de la prise en charge du Vih/Sida au Bénin et la levée des contraintes liées à leur consommation optimale, organisé par le consortium constitué par les organisations non gouvernementales (Ong) Programme d’insertion des enfants déshérité (Pied) et Organisation pour la promotion de la santé et le développement communautaire (Opsdc), a pris fin le 26 avril 2024. À l’issue des trois jours de réflexion, des recommandations ont été faites en phase avec les problématiques identifiées.
Pour rappel, l’objectif de l’atelier est de contribuer à l’amélioration du projet de document de plaidoyer pour la mobilisation, l’augmentation et l’utilisation optimale des ressources financières domestiques destinées à la lutte contre le Vih/Sida, assorti de recommandations et un plan de suivi. Pour cela, se fondant sur le contenu du projet de document disponible, les parties prenantes réunies, ont analysé les contraintes à la consommation optimale des budgets domestiques de lutte contre le Vih/Sida au Bénin et proposer des pistes/mesures pour la levée de ces contraintes ; analysé la contribution du mécanisme d’assurance-maladie universelle en cours d’institutionnalisation par l’État sur la prise en charge des personnes indigentes vivant avec le Vih. Et au terme des réflexions, ces travaux ont favorisé la proposition des pistes de réflexions et d’actions pouvant favoriser le respect par l’État béninois de ses engagements internationaux (Oms) ou régionaux (Cedeao) visant à porter progressivement les budgets annuels des ministère de la Santé à la proportion de 10 % (norme Oms) ou de 15 % (accord d’Abuja) par rapport aux budgets annuels globaux des Etats parties, et la proposition des pistes de réflexions et d’actions pour l’implication des entreprises privées dans la contribution financière à la lutte contre le Vih/Sida.
Quelques recommandations issues de l’atelier
Pour la mobilisation des ressources et la levée des contraintes liées à la consommation optimale des budgets domestiques de lutte contre le Vih/Sida au Bénin, dix (10) recommandations ont été faites. Il s’agit notamment, de la formation des acteurs sur la gestion budgétaire en mode programme, œuvrer pour la mise en place d’un mécanisme de suivi des Plan de travail annuel (Pta) en activant un système de traçage du processus d’examen, d’amendement et d’approbation du Pta pour apprécier la situation du retard et situer les responsabilités, œuvrer pour l’actualisation du répertoire des prix spécifiquement aux produits de Santé, prévoir un point focal Sycoref par programme budgétaire au niveau du ministère de la Santé à cause de la densité du travail, créer une synergie entre les systèmes d’information de manière à disposer d’une plateforme intégrée pour la synchronisation des données et l’élimination des tâches redondantes, et autres recommandations. En ce qui concerne la contribution du mécanisme d’assurance-maladie universelle à la prise en charge des personnes indigentes vivant avec le Vih, l’atelier recommande l’organisation en continu des activités de sensibilisation et de communication en direction des Pvvih sur l’utilisation des prestations de l’assurance-maladie Arch, mettre à jour régulièrement la base des données des pauvres (registre social unique) et de faire le plaidoyer en vue de l’intégration dans le panier de soins de base Am Arch, de toutes les infections opportunistes sur la base du calcul de leurs coûts. Abordant les propositions de pistes de réflexions et d’actions qui favorisent le respect par l’État béninois de ses engagements internationaux (Oms) ou régionaux (Cedeao) visant à porter progressivement le budget annuel de son ministère en charge de la Santé à la proportion de 10 % (norme Oms) ou de 15 % (accord d’Abuja) par rapport à son budget annuel global, il est recommandé de rendre systématique la production des comptes de santé afin d’apprécier l’atteinte des objectifs de la déclaration de l’Oms (10 %) et d’Abuja (15 %); plaider pour l’harmonisation au niveau sous-régional, de la méthodologie de calcul de la proportion du budget santé dans le budget de l’État. Aussi, l’atelier invite à accroître le financement du plan de développement des ressources humaines en santé. « Les directives ont été énoncées, mais il n’y a pas la méthodologie de calcul parce que ce n’est pas seulement au ministère de la Santé qu’il y a des dépenses relatives à la santé qui se font dans les pays », a indiqué Dr Justine Houzanmè, coordinatrice du Roafem. Pour le compte des propositions de pistes de réflexions et d’actions pour l’implication des entreprises privées dans la contribution financière à la lutte contre le Vih/Sida, il est souhaité entre autres, d’identifier et de catégoriser les entreprises qui pourraient potentiellement participer au financement de la lutte contre le Vih/Sida, dynamiser le partenariat public-privé, organiser un atelier avec les patronats pour montrer l’urgence d’une action conjointe et structurée pour la lutte contre le Vih/Sida, associer les entreprises privées dans la sensibilisation et l’éducation par des moyens tels que les Sms, les moyens de contribution par Mobile money, mettre en place un système de contribution au niveau des entreprises : par exemple 1 Fcfa pour le 1er appel du jour qui sera reversé dans la lutte contre le Vih/Sida, et autres. Il faut noter qu’à chaque recommandation, a été associée la structure responsable, les structures impliquées et l’échéance pour la mise en œuvre. « Je veux croire que le suivi de la mise en œuvre de ces recommandations sera bien fait par le Comité mise en place », a confié Dr Simone Kounnouho, représentant la secrétaire exécutive du Cnls-Tp. Cette dernière souhaite que désormais, les lignes budgétaires des Communes soient aussi utilisées pour la lutte contre le Vih/Sida. Pour sa part, Amadou A. Moussa Kpétoni, directeur exécutif de Pied-Ong, confie que la structure dont il est en charge, est satisfaite des résultats de ces assises. « L’objectif que nous avons en organisant cet atelier a été atteint », a-t-il lancé. Poursuivant, il remercie toutes les parties prenantes, en occurrence l’Usaid qui a apporté son appui pour la tenue des débats à cet atelier relatifs aux questions des services de prise en charge du Vih/Sida en République du Bénin.
Quid du consortium Pied-Opsdc ?
Depuis mai 2022, le consortium constitué par les organisations non-gouvernementales (Ong) Programme d’insertion des enfants déshérité (Pied) et Organisation pour la promotion de la santé et le développement communautaire (Opsdc) est récipiendaire du financement Pepfar/Usaid (Plan d’urgence présidentiel de lutte contre le Sida), pour la mise en œuvre des activités du projet ‘’Community-led monitoring – Clm’’ (suivi conduis par la communauté ou veille communautaire). L’Ong Pied est le chef de file de ce consortium pour la conduite des activités du Clm sur 17 sites de prise en charge du Vih au Bénin dans les départements du Littoral, de l’Atlantique, du Mono, du Couffo et des Collines. L’objectif général du Clm/Pepfar est de contribuer à améliorer l’accès et la qualité des services de prise en charge du Vih/Sida sur les 17 sites identifiés par l’État béninois.