La nouvelle configuration politique du pays oblige la classe de l’opposition à revoir sa copie, si elle tient à se retrouver après un court instant fatal de politique de chaise vide au centre des décisions. Cette dynamique enclenchée en sourdine, se concrétisera sous peu, sauf cataclysme. Mais si cette initiative est louable pour ses différents avantages, la seule option qui arrangera la Fcbe est la fusion absorption d’autres partis de l’opposition. A l’inverse, la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) pourait perdre pour les prochains mois, tous les attributs de chef de file de l’opposition.
Entre les intérêts du chef de file de l’opposition et la création d’un nouveau parti aux couleurs de l’opposition harmonisée, la Fcbe de Paul Hounkpè fera certainement un choix judicieux. Entre le présent et le futur incertain le meilleur choix. Les évènements qui ont d’ailleurs permis d’éviter d’avoir un parti de l’opposition est à l’avantage de la Fcbe. Le choix annoncé par l’ancien ministre Alain Adihou et membre du Bureau exécutif national de la Fcbe est plus bénéfique. La « Fcbe ira aux élections législatives avec des responsables connus, d’autres partis de l’opposition. Il ne s’agira pas de fusion où un parti rentre dans un autre. Cela peut venir après. Parce que nous avons peur en engageant ça, que la procédure du point de vue de la loi n’aille pas jusqu’à son terme. Mais nous prenons tous les contacts. Les négociations sont en cours pour que nous n’allions pas seule. Parce que nous voulons effectivement jouer notre rôle à l’Assemblée nationale. Nous restons donc confiants que nous irons aux élections et que nous serons représentés à l’Assemblée nationale, 9ème Législature », a-t-il confié hier sur Océan Fm.
Le bon choix s’impose
Au-delà de la peur qui anime le parti pour la fusion, un autre piège le guette en cas de création de nouveau parti à l’image de l’Up et le Prd devenus l’Union progressiste Le renouveau. Selon les dires de Alain Adihou, cette manière de faire n’a pas manqué, mais n’a pas abouti à cause de ce qu’il a appelé la béninoiserie. Certains ne voulaient pas pactiser avec l’ancien ministre Paul Hounkpè qui, selon la qualité de l’heure, sera leur représentant. Malgré cet état de choses à la limite irrationnelle face aux défis qui attendent l’opposition, les annonces d’une force de l’opposition pour les prochains jours ne manquent dans les débats. Cependant, sera-t-elle en mode fusion-absorption ou création d’un nouveau parti politique ? La fusion-absorption arrangerait la Fcbe pour bénéficier toujours les avantages de chef de file. Dans le cas contraire, les attributs seront perdus jusqu’aux prochaines élections législatives. Pour être convaincu de cette réalité, il faut lire les articles 7 et 8 de la loi n° 2019 -45 du 25 novembre 2019 portant Statut de l’opposition en République du Bénin. De ces textes, il est retenu que l’acquisition du statut du chef de file de l’opposition est subordonnée à l’hégémonie électorale du parti. Autrement dit, il n’y aurait pas de chef de file de l’opposition sans un parti politique qui n’a pas obtenu d’avance lors de l’élection prise comme cible. Appliquer au cas d’espèce, il faut comprendre que la disparition de la Fcbe au profit d’un autre parti pour effet immédiat l’inexistence d’un chef de file de l’opposition, les formalités légales une fois accomplies. Un vide juridique naîtra ainsi, car les textes n’ont pas prévu les cas d’empêchement ou d’absence du chef de l’opposition. Pour des législatives de 2023 à forte opposition, la Fcbe doit absorber les autres afin que la représentation de l’opposition existe.
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