A pratiquement six mois des prochaines législatives, le parti « Les démocrates » parrainé par l’ancien chef de l’Etat, Yayi Boni, est retombé dans ses travers. Avec des exigences assez étranges en vue de participer aux Législatives prévues pour le 8 janvier 2023, le parti de facto, tente d’hypothéquer ses chances. C’est pourquoi au sortir de ses échanges avec le médiateur de la République, le vice-président de l’Up, Abraham Zinzindohoué, les invite à la compétition.
« Nous voulons continuer d’être le phare, le laboratoire de la démocratie et la réforme du système partisan en est un. Les gens auront le temps de voir d’ici un, deux ou trois mandats que c’est la bonne voie », a déclaré Abraham Zinzindohoué, 1er vice-président du parti Union progressiste (Up), qui conduisait une délégation du parti chez le médiateur de la République. C’était dans le cadre du dialogue politique en prélude aux prochaines Législatives. Selon Abraham Zinzindohoué, l’Union progressiste est pour la paix et c’est la loi qui fait « que nous vivons malgré nos différences. (Et) si les uns et les autres s’accordent pour respecter les lois de la République, il n’y a aucun problème ». Certes, ajoute l’ancien président de la Cour suprême, « certaines lois peuvent paraître injustes pour certains, mais nous sommes dans une démocratie où l’alternance peut et doit avoir lieu. Dès qu’il y a l’alternance, il n’est plus question de dire qu’une loi est bonne ou mauvaise. C’est une question de rapport de forces. Quand vous changez les rapports de forces, vous pouvez changer les lois, mais tant qu’elles sont lois, pour la paix pour le vivre ensemble, il faut les respecter ». Il souhaite que tous les partis politiques participent aux élections « pour qu’il y ait une belle compétition ». Abordant à nouveau la rencontre avec le médiateur de la République, le vice-président de l’Union progressiste dit avoir eu des échanges de qualité avec Pascal Essou. Il assure par ailleurs que le Bénin n’a pas cessé d’être une démocratie et veut continuer de l’être. Au titre des recommandations, l’Up a demandé que les démarches administratives soient facilitées pour l’obtention des pièces comme le quitus fiscal. « Nous avons attiré l’attention du médiateur de plaider auprès des autorités concernées pour faire que dès à présent ces facilités-là soient mises à la portée de tout le monde. Nous sommes tous dans ce besoin-là » a-t-il déclaré.
La loi, c’est la loi
L’ancien président de la Cour suprême va ensuite insister sur le respect de la loi. Pour lui, la loi c’est la loi, qu’elle soit bonne, qu’elle soit juste. « La violence ne fait pas partie du lexique démocratique. Quand on est démocrate on ne fait pas de violence, avant, pendant et après une élection », a laissé entendre le juriste. C’est, pour les observateurs, une façon subtile pour l’Up de répondre aux exigences formulées la semaine dernière par une partie de l’opposition, notamment les membres du parti « Les Démocrates » au sortir de leurs échanges avec le médiateur de la République. On se rappelle que dans une lettre rendue publique, il y a quelques jours, le parti exhibait une litanie de doléances en vue de participer aux législatives de janvier 2023. Une kyrielle de revendications allant de la libération de prisonniers, au retour au bercail des exilés, et à d’autres plus ou moins étranges. Des revendications qu’il serait peu réaliste de voir satisfaites d’ici 2023, alors que le parti a déjà manqué plusieurs échéances électorales capitales en 2019, 2020, et 2021. Avec la réponse quasi-subliminale à eux envoyée par le vice-président, le parti Les Démocrates, a intérêt à rentrer dans les rangs et revoir sa stratégie pour participer aux législatives au risque de disparaître ou de se voir réduire en peau de chagrin sur l’échiquier politique nationale.
Wilfrid Noubadan