L’amélioration des conditions de vie des familles vulnérables constitue l’une des priorités de l’Union européenne et de ses États membres dans la région Nord du Bénin. Le Projet de soutien à la résilience par l’agri-élevage familial intégré (Resia) est l’une des initiatives mises en place à cet effet avec l’appui de la Belgique via l’organisation « Vétérinaires sans frontières ».
Ils sont au total 500 personnes dont 60% de femmes à bénéficier du Projet de soutien à la résilience par l’agri-élevage familial intégré (Resia) financé par la Belgique et mis en œuvre par l’Organisation non gouvernementale belge Vétérinaires sans frontière dans quatre communes de l’Atacora dont Natitingou, Boukombé, Cobly et Toucountouna auparavant déclarées zone rouge en insécurité alimentaire et aux revenus des ménages. Avec l’appui technique d’autres structures locales, les bénéficiaires reçoivent des kits de petits ruminants et prennent part à des formations sur la gestion des soins et de la santé des animaux. Depuis 2022, l’Ong a déjà distribué 1725 petits ruminants dont des cabris, des chèvres… Selon un système de rotation établi, après une multiplication des espèces au bout de deux ans, les premiers bénéficiaires donnent les petits ruminants à d’autres ménages; ce processus permet d’impacter un certain nombre de bénéficiaires. Ce projet vise, d’une part, à renforcer l’accès à une alimentation diversifiée et stable pour les familles vulnérables et les accompagner dans leurs activités agro- pastorale. D’autre part, il s’agit d’encadrer les femmes, agriculteurs et éleveurs démunis pour la gestion durable des ressources naturelles, l’adaptation aux effets du changement climatique, la gestion des conflits et l’agro-écologie. Les populations mènent aussi des activités génératrices de revenus dont l’élevage de la volaille avec plus d’une trentaine de bénéficiaires impactés.
La restauration des forêts, l’autre volet à enjeu environnemental
Le projet « Forests 4 future pour la résilience des écosystèmes au Bénin » (F4F/ Pres) s’emploie afin que les acteurs internationaux, nationaux et locaux réalisent de plus en plus d’actions de restauration de forêts et de paysages productifs boisés dans les bassins versants des cours d’eau supérieurs des rivières Pendjari et Mékrou dans le Nord du Bénin. En effet, le cadre inconstitutionnel entourant la mise en œuvre des mesures de restauration des paysages forestiers est en place dans le secteur de l’environnement au Bénin. Toutefois, il manque une stratégie nationale qui prend en compte tous les secteurs concernés, notamment les projets de reboisement sont souvent peu adaptés à la réalité du terrain. Pour le compte du Bénin, le projet « Forests 4 future » contribue à l’engagement volontaire pris par le Bénin dans la cadre d’une initiative visant la restauration de 500.000 hectares de paysages forestiers dégradés d’ici 2030. Dans la région de l’Atacora, elle appuie la planification inclusive et participative des actions dans deux unités hydrographiques du bassin versant de Mékrou (la tête de bassin) et le bassin de la rivière Bouérou. Le projet vise, à travers la délimitation des frontières de l’eau, à offrir aux éleveurs une alternative leur permettant de ne plus empiéter sur les zones boisées et agricoles. L’accent est mis sur le renforcement des capacités des acteurs centraux afin qu’ils élaborent des directives et stratégies de Rpf, réalisent des actions concrètes de Rpf au niveau local dans le cadre des schémas d’aménagement et de gestion de l’eau (Sage) et valorisent et développent des chaînes de valeur des produits forestiers non-ligneux dans des zones d’intervention sélectionnées. Pour finir, « Forests 4 future » montre, à l’aide deux chaines de valeur ajoutée pour deux produits forestiers non ligneux dont le miel et le karité, des possibilités pour utiliser durablement les ressources forestières et de générer des revenus alternatifs.
L’accès durable des populations à l’eau
Fidèle à son cheval de bataille de garantir l’accès durable à l’eau potable aux populations, les Pays-Bas ont financé plusieurs projets dans le Nord Bénin dont le projet « Alimentation en eau potable des six villes au Nord » dans le département de l’Atacora. C’est un projet d’aménagement de l’eau potable mis en œuvre par la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb) pour un montant de 40 milliards de francs Cfa sur 2022-2026 et qui concerne les communes de Natitingou, Copargo, Toucountouna, Cobly, Karimama et Gogounou. Dans la cité des Nanto, le projet a permis de traiter les eaux de surface provenant de la rivière de Tiatiko. Selon le calendrier, début 2025, les travaux pratiques vont débuter. Ils permettront d’élargir la source de prélèvement et de renforcer la capacité de production, de traitement, de stockage et de distribution de l’eau potable à Natitingou. Un château de 1000 m3 et des extensions seront érigées pour offrir en quantité suffisante de l’eau aux populations. Des mini-stations de 50 m3 d’eau seront aussi installées dans cinq mois. Selon le Directeur départemental SonebAtacora, ces différentes actions permettront de conjuguer au passé les difficultés des administrés. La mobilisation des autres bailleurs comme l’Union européenne autour de la mise en œuvre de la vision globale reste une option fondamentale pour accompagner le Bénin.
Projet « Les soleils du Bénin », une solution pour les énergies renouvelables
Avec un portefeuille de douze mini-réseaux en cours de développement, le projet « Les Soleils du Bénin » financé sous ElectriFl par l’Union européenne permettra d’installer 1,86 MWc de capacité photovoltaique et 3,6 MWh de stockage (batteries) pour alimenter plus de 3 300 ménages et entreprises en électricité. Parmi les mini-réseaux planifiés, le site pilote d’Okouta-Ossé dans la commune de Bantè, département des Collines a été inauguré le 14 mars 2024. Le mini-réseau a une capacité photovoltaïque de 156 kWc et une capacité de stockage de 262 kWh. Le mini-réseau intègre aussi un mini-château d’eau. La Centrale alimente à ce jour 86 abonnés dont plusieurs bénéficiaires sont des femmes et ont des usages productifs (artisans, commerçants etc.). L’entreprise béninoise en charge de la réalisation estime qu’environ 250-300 clients pourront être connectés en total sur ce site.Le raccordement est gratuit. Très contentes sont les populations d’avoir accès à l’électricité grâce à ce projet.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)