Annoncé absent le mardi 26 avril 2022 pour raison de chevauchement de calendrier à la rencontre initiée par le Médiateur de la République à Grand-Popo, le Parti du renouveau démocratique (Prd) a finalement pu y participer le jeudi 28 avril 2022. Des échanges avec Pascal Essou, la délégation du Prd a proposé un allègement spectaculaire à la règle des 10% d’éligibilité pour les sièges. Une proposition étrange venant des « Tchoco-Tchoco », car ses dernières actualités indiquent qu’il fera une « remontada » synonyme de la capacité de franchir la barre des 10% facilement.
L’obstination du Parti du renouveau démocratique (Prd) à aller aux élections législatives de 2023 en cavalier solitaire, malgré la règle des 10%, n’est rien d’autre qu’un courage indien. Cachés derrière une supposée « remontada », animés par un optimisme déjà étriqué par le Code électoral, les disciples de Me Adrien Houngbédji s’imaginent paradoxalement déjà au Parlement dans le nouveau pittoresque bâtiment actuellement en chantier à Porto-Novo. En face du public, devant micros et caméras, sur les réseaux sociaux, ils semblent faire montre d’une sérénité inébranlable, mais au fond, ils sont animés d’une vraie peur bleue. Autrement dit, les membres de ce parti savent en leur âme et conscience que le parti des Tchoco-Tchoco ne peut franchir la barre des 10% dans la posture actuelle. Cependant, il faut voiler la face et se faire au moins remarquer. Advienne que pourra. A la rencontre avec le Médiateur de la République dans le cadre du dialogue politique initié par ce dernier, la délégation du Prd composée de Gratien Ahouanmènou, Emmanuel Zossou, David Houinsa, Awaou Alabi Codjo et Herbert Megnonhouina, ce qui se cachait derrière la « remontada » a été révélé. En effet, la délégation a profité de cette tribune pour glisser le vœu le plus cher du Prd pour les Législatives de 2023, dissimulé au risque des diatribes, l’abrogation ou l’édulcoration des 10%. Mais elle n’a pas été directe. Elle a voulu faire originale, pour ne pas faire croire à l’opinion que cette règle est un véritable goulot d’étranglement pour la concrétisation du rêve de la « remontada » annoncée. En tout cas, la plus mauvaise innovation c’est de ne pas innover, le Prd a innové par sa proposition et mérite un standing ovation pour sa position profitablement évoquée.
Les mots qui cachent la faiblesse du Prd
« Le Prd a saisi l’occasion pour partager avec le Médiateur, son analyse sur la règle des 10%. Le Parti a proposé qu’elle soit appliquée lorsque 4 listes au moins ont atteint ce pourcentage. Lorsque le pourcentage de 10% est atteint par moins de 04 listes, le Prd propose que la liste classée aussitôt après celles qui ont atteint les 10%, soit éligible quel que soit son pourcentage. Cette atténuation de la règle permettra d’éviter que l’Assemblée nationale ne soit constituée que par les députés des deux blocs acquis au gouvernement : la présence d’un courant minoritaire à l’Assemblée nationale est un facteur d’apaisement de la vie politique », a précisé le communiqué signé par Gratien Ahouanmènou, Secrétaire général adjoint du Prd. A l’analyse de ce communiqué, il saute à l’œil que le Prd cherche le ressort qui le propulsera au Parlement. Il reconnait que déjà les deux blocs seront au Parlement et qu’il serait difficile aux autres partis de se retrouver dans le dernier carré. Etant pour la plupart des partis qui n’ont pas une grande et large expérience politique, il fera jouer le jeu sur cet aspect et filer au Parlement par ce contournement proposé. C’est pour dire que le vieux parti politique sait que sans sauter le verrou des 10%, il n’y a pas de « remontada ». Mais il faut s’essayer car nul ne peut prévoir l’avenir. La providence pourrait inspirer les députés pour une modification opportuniste. A défaut , la « remontada » ne pourrait s’opérer.
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