Selon le rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale pour le compte du mois d’octobre 2023, le Bénin fait des progrès considérables au niveau de son économie. Le Bénin est hissé dans le top 10 des pays de l’Afrique subsaharienne en matière de croissance économique.
Le Bénin figure parmi les dix pays en progression en Afrique subsaharienne, précise le rapport Africa’s Pulse. Selon le document rendu public en début de ce mois d’octobre par la Banque mondiale, le Bénin est 6ème au plan africain juste derrière les six pays dont les performances sont établies. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, du Cap vert, de l’Éthiopie, de l’Ile Maurice, du Rwanda et de l’Ouganda, qui ont maintenu des performances économiques solides. Le Bénin tient son rang dans ce rapport de sa performance estimée à 6,3%. Les pays en progression sont, outre le Bénin, le Botswana, la République démocratique du Congo, la Guinée, le Kenya, le Libéria, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo. Selon le rapport rendu public par l’institution de Bretton Woods, la croissance de l’activité économique en Afrique subsaharienne devrait ralentir pour atteindre 2,5 % en 2023, contre 3,6 % en 2022. Elle devrait s’accélérer pour atteindre 3,7 % en 2024 et 4,1 % en 2025. Toutefois, en termes de revenu par habitant, la région devrait connaître une légère contraction au cours de la période 2015- 2025. Le rapport précise que la région est confrontée à de nombreux défis, notamment une « décennie perdue » de croissance atone, un revenu par habitant toujours faible, des pressions budgétaires croissantes exacerbées par un endettement élevé et un besoin urgent de création d’emplois. La résolution de ces problèmes aux multiples facettes nécessite des réformes globales pour promouvoir la prospérité économique, réduire la pauvreté et créer des opportunités d’emploi durables dans la région. Cela nécessitera un écosystème qui facilite la création, la stabilité et la croissance des entreprises, ainsi que le développement de compétences correspondant à la demande des entreprises.
Des perspectives qui inquiètent
Selon Africa Pulse, la croissance par habitant en Afrique subsaharienne n’a pas augmenté depuis 2015. En fait, la région devrait se contracter à un taux annuel moyen par habitant de 0,1 % sur la période 2015-2025, ce qui pourrait marquer une décennie de croissance perdue à la suite de la chute des prix des produits de base en 2014-2015. « Les populations les plus pauvres et les plus vulnérables de la région continuent de subir le poids économique de ce ralentissement, car la faiblesse de la croissance se traduit par une réduction lente de la pauvreté et une faible croissance de l’emploi », a déclaré Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. « Avec jusqu’à 12 millions de jeunes Africains entrant sur le marché du travail dans la région chaque année, il n’a jamais été aussi urgent pour les décideurs politiques de transformer leurs économies et d’apporter la croissance aux populations grâce à de meilleurs emplois. ». Par ailleurs, « Avec jusqu’à 12 millions de jeunes Africains entrant sur le marché du travail dans la région chaque année, il n’a jamais été aussi urgent pour les décideurs politiques de transformer leurs économies et d’apporter la croissance aux populations grâce à de meilleurs emplois. ». Malgré ces sombres perspectives, il y a quelques points positifs. L’inflation devrait baisser de 9,3 % en 2022 à 7,3 % en 2023 et les soldes budgétaires s’améliorent dans les pays africains qui mènent des politiques macroéconomiques prudentes et coordonnées. « L’urgence du défi de l’emploi en Afrique subsaharienne est soulignée par l’énorme opportunité que représentent les transitions démographiques que nous avons vues dans d’autres régions », a déclaré Nicholas Woolley, économiste à la Banque mondiale et contributeur au rapport. Et d’ajouter : « Cela nécessitera un écosystème qui facilite le développement du secteur privé et la croissance des entreprises, ainsi qu’un développement des compétences qui corresponde à la demande des entreprises ». Le développement de l’industrie manufacturière à forte intensité de main-d’œuvre semble faire défaut en Afrique, ce qui limite les effets sur la création d’emplois indirects dans les services d’appui et le commerce international. Cela peut s’expliquer en partie par le manque de capitaux, qui continue d’entraver la transformation structurelle nécessaire à la création d’emplois de qualité. Alors que la région représente 12 % de la population mondiale en âge de travailler, l’Afrique subsaharienne ne possède que 2 % du stock mondial de capital. Cela signifie que les habitants de l’Afrique subsaharienne disposent de moins d’actifs pour être productifs que ceux d’autres régions. Le rapport signale toutefois que le surendettement reste très répandu, avec 21 pays présentant un risque élevé de surendettement extérieur ou en situation de surendettement au mois de juin.
Abdourhamane Touré