Selon un récent rapport rendu public par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et le Programme alimentaire mondial (Pam), le Benin ne figure pas dans la liste rouge des pays africains menacés par l’insécurité alimentaire. Une bonne nouvelle qui nécessite cependant, un renforcement des efforts en cours.
« En 2020, entre 720 et 811 millions de personnes dans le monde ont été confrontées à la faim, soit environ 118 millions de personnes de plus qu’en 2019 », peut-on lire dans le rapport 2020 de la Fao et du Pam. Selon le rapport, l’avènement de la crise sanitaire de Covid, a accru de façon vertigineuse, le nombre de personnes menacées par la famine. En 2021, le rapport conjoint publié par les deux instances onusiennes indique que plus de la moitié des personnes sous-alimentées vivent en Asie, plus du tiers en Afrique et 8% en Amérique latine. Le continent noir n’est donc pas épargné par le fléau de la faim. Quatorze pays du continent sont ciblés et figurent dans la liste rouge comme étant des foyers d’insécurité alimentaire. Il s’agit de l’Angola, de l’Éthiopie, du Kenya, de Madagascar, du Mozambique, du Nigeria, de la Centrafrique, du Congo, du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de la Sierra-Leone, du Libéria, de la Somalie, du Soudan, du Soudan du Sud, et du Tchad. Le Benin reste donc à l’abri de la menace. Une bouffée d’oxygène certes mais pour certains analystes, prudence devra être de mise. Ce résultat est la conséquence des efforts déployés par le gouvernement béninois pour amortir les effets de la pandémie du coronavirus. Ces efforts se doivent d’être consolidés et même renforcés car les indices ne mettent pas le Bénin totalement à l’abri. La présence des pays limitrophes comme le Niger et le Nigéria dans la liste des pays cibles, ne devrait pas conduire les gouvernants à dormir sur leurs lauriers. En effet, tout comme plusieurs autres Etats de la sous-région, le Bénin est confronté depuis quelques semaines à une flambée vertigineuse des prix des produits de première nécessité. Même si le gouvernement a pris des mesures hardies pour restreindre l’importation desdits produits, la dynamique devra être maintenue voire renforcée au risque d’infléchir à nouveau la balance.
Gabin Goubiyi