Dès le mois de novembre 2023, le Bénin va entamer les éliminatoires pour la Coupe du monde de football de 2026. Au lendemain de leur élimination pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2023, cette nouvelle aventure devrait constituer pour les Guépards du Bénin, une occasion de se racheter vis-à-vis du public. Mais pour l’ancien Onze national, Razack Omotoyossi, le Bénin n’a aucune chance de se qualifier pour cette grand-messe mondiale si plusieurs paramètres n’ont pas été revus au préalable. Celui qui est appelé le «Taureau de Pobè» l’a fait savoir à travers un entretien accordé à Sport News Africa. Ci-dessous, l’intégralité des propos de l’ex-joueur du Sheriff Tiraspol, Al Nassr ou encore du Fc Metz.
Le Bénin n’a pas réussi à se qualifier pour la Can Côte d’Ivoire 2023. Comment expliquez-vous cette nouvelle désillusion ?
Razack Omotoyossi : « Nous n’avons pas réussi à faire la bonne chose. On ne sait plus d’où on vient. Nous avons oublié notre passé, nos héros et les gens qui étaient là pour le football béninois pendant plus de cinquante (50) ans.
Depuis 2019 où le Bénin a atteint les quarts de finale de la Can, l’équipe a connu une dégringolade. Selon vous, quelles sont les raisons de ces échecs répétés ?
Honnêtement, nous n’avons pas réussi à laisser derrière nous Égypte 2019. C’est encore dans les têtes et on n’a pas réussi à viser plus haut. La seule solution est notamment de retourner à notre planche à dessin avec les bonnes personnes et la bonne inspiration.
Comment appréciez-vous le rajeunissement de l’équipe par Gernot Rohr avec de très jeunes joueurs en équipe senior ?
Je ne sais grand-chose sur l’entraîneur, mais convoquer les jeunes en équipe est une bonne idée. Cependant, sélectionne-t-il les meilleurs joueurs ? Leur donne-t-il le soutien mental dont ils ont besoin pour jouer ? Certes, il faut un certain temps pour construire une équipe.
Le Bénin dans le groupe C des éliminatoires du Mondial 2016 en compagnie du Nigéria, de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe, du Rwanda et du Lesotho. Quelles sont les chances des Guépards ?
Je ne vois aucune chance de qualification si les acteurs ne changent pas. Du sélectionneur au capitaine de l’équipe à la Fédération béninoise de football en passant par le ministère. Il faut promouvoir le bon football.
Votre appréciation sur le championnat professionnel du Bénin ?
Nous avons vraiment de bons joueurs. Le Chef de l’État a investi énormément. Des installations incroyables pour les joueurs. Chaque club a besoin d’un bon dirigeant pour prendre en charge les joueurs afin qu’ils donnent le meilleur d’eux sur le terrain.
Comment peut-on développer ce championnat local ?
Pour attirer plus de fans et de sponsors, nous devons travailler davantage pour atteindre les objectifs. Nous avons besoin de bons joueurs, des arbitres formés et certains des meilleurs entraîneurs du pays afin d’attirer plus de sponsors prochainement.
Les représentants béninois en compétitions africaines ne réussissent plus depuis des années. Comment inverser la tendance ?
Il faut déjà avoir un bon club, une équipe très compétitive, des ressources financières. Des clubs et des joueurs extrêmement engagés et bons et même meilleurs que Zamalek ou autre.
Que devient Razack Omotoyossi ?
Razack Omotoyossi envisage de devenir une icône pour ouvrir une nouvelle voie pour le football béninois, et aussi la Jeunesse sportive de Pobè Fc. Pour être honnête, je veux obtenir une confirmation et un soutien du gouvernement et de la fédération afin que je puisse ramener quelques ex-joueurs pour promouvoir le football des jeunes entre 17 et 23 ans.
Vos meilleurs souvenirs sur le rectangle vert ?
L’expérience la plus mémorable a été de jouer et courir sur le terrain avec la couleur jaune et verte. Ensuite, jouer pour le Zamalek d’Égypte et rejoindre la France. Quand j’étais à Helsingborg en Norvège, j’ai gagné le titre de «Meilleur buteur de la ligue» et de l’Europa Cup.
Propos recueillis pour Le Matinal par
Abdourhamane Touré