Au fur et à mesure que les élections générales de 2026 se profilent à l’horizon, l’incertitude gagne les militants des partis politiques aussi bien de l’opposition que de la mouvance au pouvoir. Pour cause, la prochaine composition des listes de candidature soumise sans doute à la volonté d’un leader charismatique, détenteur exclusif du pouvoir de sélectionner les élus.
À quoi bon un système partisan si au sein des partis politiques, la démocratie interne n’est pas encore chose effective ? Cette préoccupation et bien d’autres agitent les esprits de plus d’un après la promulgation du Code électoral « New look ». Cet arsenal juridique vient donner un nouveau souffle à la démocratie béninoise qui continue de susciter de l’admiration dans la sous-région ouest africaine. Des Législatives au duo présidentiel en passant par les Communales et municipales, les positionnements pourraient, si les anciennes pratiques persistent, donner lieu à des frustrations et contestations. Cet état de chose se justifie à suffisance par le manque d’un cadre démocratique qui ne régit pas la désignation des candidats au sein des partis politiques du pays. Une faiblesse que les acteurs politiques doivent corriger pour éviter de profonds découragements au niveau de la base militante. Si rien n’est fait, on risque de s’acheminer vers une mise en berne de la démocratie au sein des formations politiques chargées la défendre. La réforme du système partisan ne peut s’arrimer avec les anciennes pratiques où c’est seulement le leader charismatique qui influence la composition des listes de candidats.
Réinventer les pratiques politiques
La caractéristique première de tout parti politique, est de conquérir le pouvoir et l’exercer. Ceci n’est possible que lorsque le parti détient une base solide et un ancrage national certain. Le défi qui s’impose aux partis politiques face à cette réalité qui émerge est celui de réinventer les pratiques politiques en organisant par exemple des primaires, qui constituent de bons modèles voyageurs existants sous d’autres cieux. Loin d’être une simple formalité, les primaires incarnent à bien des égards, l’essence même d’une démocratie interne qui pourrait offrir à chaque militant, la possibilité de façonner le destin de son parti politique. Les primaires offrent une voie légitime et transparente pour la sélection des candidats. Elles constituent une affirmation de valeurs fondamentales à savoir l’égalité des chances, la représentativité et la responsabilité envers la base. La démocratie interne doit se traduire par la prise en compte de certaines considérations notamment la représentativité du candidat à désigner, la plus value qu’il peut apporter au parti. Que le choix ne se base pas sur des connivences nuisibles à l’intérêt général. Chaque parti politique est appelé à se réinventer pour embrasser pleinement les principes de la participation militante. L’enjeu est de taille et il est primordial que les pratiques politiciennes changent avec les nouvelles dispositions, autrement la réforme du système partisan tant voulue sera un tout petit peu biaisée.
Abdourhamane Touré