Les députés ont adopté, vendredi 8 décembre 2023, le projet de loi de finances 2024. A l’exception de Léon Basile Ahossi, tous les députés du parti « Les démocrates » ont voté contre le projet. L’attitude de ces députés de la minorité parlementaire dont la quasi-totalité des amendements a pourtant été pris en compte est perçue comme un acte incohérent et anti-développement.
Par 82 voix pour, 27 contre et 00 abstention, les députés de la neuvième législature, ont adopté le projet de loi de finances 2024 le vendredi 8 décembre 2024. A travers ce vote, les députés viennent de donner carte blanche au gouvernement pour conduire sa politique de développement pour le compte de l’année 2024. En effet, ce budget, établi à 3.199,274 milliards de Francs Cfa contre 3.033,337 milliards de FCfa dans la loi de finances initiale de 2023, montre à l’analyse, qu’il vise prioritairement la transformation structurelle de l’économie amorcée depuis quelques années par le gouvernement sous le leadership de son chef, Patrice Talon. Le budget entrevoit une meilleure répartition des fruits de croissance pour plus d’équité et de justice. Plus de la moitié du montant du budget est affectée au social. Ce qui fait d’ailleurs dire au ministre d’Etat, chargé de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, que 2024 sera une année où le gouvernement va davantage répondre aux problèmes des populations. A cette occasion, le numéro 3 du gouvernement a exprimé sa gratitude aux parlementaires. « Je voudrais remercier une fois encore l’ensemble des députés et l’administration de l’Assemblée nationale qui ont permis au Bénin de terminer la phase d’adoption du budget pour l’exercice 2024 », s’est réjoui l’argentier national qui s’est dit surpris du résultat du vote notamment la position des députés du parti « Les démocrates » qui dans leur majorité, ont rejeté le budget. Une surprise partagée d’ailleurs par la majorité des Béninois qui s’étonnent de ce que ces députés, votent contre l’instrument de développement censé apporter des réponses aux problèmes des populations dans toutes les contrées du pays.
Incohérence
Le rejet du projet de loi de finances 2024 par les députés du parti « Les démocrates », montre que ces derniers s’illustrent dans une certaine incohérence caractérisée par le rejet mécanique depuis le début de la neuvième législature, des projets de développement au profit des populations. Ce vote brouille toute grille de lecture relativement à la lisibilité de leur combat. En effet, ces mêmes députés ont fait des amendements lors des travaux en commission, lesquels ont été pris en compte par le gouvernement. Ce qui les a d’ailleurs amenés à voter pour le rapport de la commission. Le rapport indique en effet, que sur les 38 amendements apportés au document par les députés, toutes tendances confondues, 38 ont été pris en compte, soit plus de 80% des amendements. Mieux, une réunion de travail a été tenue avec les autorités du ministère des finances avec toutes les tendances de l’Assemblée nationale. A cette réunion, les parlementaires des divers bords politiques ont exprimé leur satisfaction et salué le caractère consensuel du budget. C’est donc contre toute logique que les députés du parti Ld, ont opté pour une position contraire en plénière sur des motifs peu pertinents. D’après le député Habibou Woroukoubou qui s’est fait le porte-voix des députés Ld lors des débats en plénière, le taux de croissance ne reflète pas la vie des citoyens. Pour lui, à partir du point de vue où les Béninois ne vivent pas décemment, il est clair que les indicateurs ne sont pas justes. Une analyse assez biaisée qui montre que ces députés sont dans une totale incohérence. Cette position ne fait d’ailleurs pas l’unanimité en leur sein. Le député Léon Basile Ahossi, s’est en effet démarqué de ses pairs, en donnant sa caution pour ce budget qui donne les moyens à l’Etat de prendre en charge plus de 2 millions d’enfants pour les cantines scolaires, de recruter plus de jeunes dans la fonction publique et de renforcer le bien-être des populations. Par leur rejet, les députés Ld viennent de révéler à la face du monde qu’ils sont contre les projets de développement au profit des populations. Ils viennent de montrer une fois encore que Ld n’est pas un parti de dialogue et de construction. Cette position vient exacerber le clivage entre minorité et majorité parlementaire et compromet davantage les chances d’aboutissement de la proposition de loi spéciale portant amnistie et/ou abandon des poursuites judiciaires au profit de personnalités politiques pour des faits criminels.
Gabin Goubiyi