L’information, à l’allure d’un scoop, a été dévoilée vendredi 03 novembre dernier par le Secrétaire général adjoint du gouvernement, porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji. Selon ses dires, une femme actuellement adjointe au maire est pressentie pour remplacer le démissionnaire Adolphe Djima au sein du conseil électoral. Qui de Thérèse Kora, Irène Behanzin, Elisabeth Agbossaga, Christelle Sènamy Dan, Laurentine Davo, Alimatou Abdoulaye ou de Olga Akitobi va gagner la confiance du Chef de l’Etat pour siéger à ce prestigieux poste ?
A l’occasion de sa séance d’échanges avec les professionnels de médias au groupe de presse Le Matinal, et répondant à la question d’un journaliste relativement au Conseil électoral, Wilfried Léandre Houngbédji a laissé entendre, que conformément au souhait du Chef de l’Etat, exprimé à l’occasion de la cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres du Conseil, le 14 juillet 2021, une femme allait bientôt siéger au sein de l’institution au titre de cinquième membre. « Je voudrais noter que dans l’institution sortante, il y avait une femme. Et là, nous avons quatre (04) hommes et je veux bien espérer que le dernier membre sera une femme pour corriger cette insuffisance » avait notamment plaidé le chef de l’Etat. Légitimement, on pouvait espérer, que le remplaçant du conseiller Boukari Adam Soulé, représentant du part Bloc républicain, qui a démissionné quelques semaines plus tôt, serait une femme. Mais c’est à contre pied que le parti du cheval blanc cabré va prendre le chef de l’Etat en désignant le professeur François Abiola en remplacement du conseiller démissionnaire. Après cette désignation, on croyait ranger aux oubliettes, le vœu de Patrice Talon de faire siéger une femme au sein de l’institution en charge de l’organisation des élections. Mais c’est mal connaître le Chef de l’Etat qui est plutôt resté fidèle à sa ligne. En effet, l’annonce de la démission du conseiller Adolphe Djima qui sera remplacé par une femme les jours à venir, traduit la volonté du Chef de l’Etat de veiller à l’approche genre au sein de cet organe à l’instar des autres institutions de la République.
Les signes déjà annoncés
Le 23 mai 2021, à l’occasion de son investiture pour un second mandat, Patrice Talon évoquait en filigrane, l’un des grands défis du nouveau quinquennat. Il promettait notamment d’œuvrer pour ‘’le bien être de chacun, en particulier, celui des plus vulnérables d’entre nous’’. Au rang des êtres vulnérables, il serait une pure illusion de ne pas y inclure la femme, considérée à tort ou à raison comme le sexe faible. Bien avant cette promesse solennelle, le Chef de l’Etat avait déjà donné le ton en désignant, contre toute attente, une femme pour être sa colistière à l’élection présidentielle du 11 avril 2021. Cette désignation a pratiquement pris de court, les deux principales formations politiques qui le soutenaient : l’Union progressiste et le Bloc républicain qui misaient plutôt sur un homme. La désignation d’une femme, en l’occurrence Mariam Talata Chabi Zimé au poste de vice-présidente, après l’élection de cette dernière en 2019, en qualité de premier-vice président de l’Assemblée nationale, est un symbole grandeur nature de l’attachement et du prix que Patrice Talon accorde à la gent féminine. Les générations futures retiendront en effet, que c’est la première fois, qu’une femme a été hissée à ces prestigieuses fonctions dans l’histoire sociopolitique de notre pays.
Et l’Institut national de femme
L’approbation en conseil des ministres, le 21 juillet dernier, des nouveaux statuts de l’Institut national de la femme (Inf) constitue l’autre preuve qui matérialise l’engagement du Chef de l’Etat de faire rayonner la femme au cours de son second mandat. Cet institut créé en 2008 sous le régime de Boni Yayi était pratiquement l’ombre de lui-même pour n’avoir pas, au fil des années, réussi à faire disparaître les disparités et les nombreuses atteintes aux droits des femmes. Désormais avec les nouveaux statuts de l’institut, on est en droit d’espérer un renouveau pour la gent féminine. Cette conviction est d’ailleurs renforcée avec la nomination par le Chef de l’Etat, des principaux dirigeants de cet institut. Il s’agit de Claudine Afiavi Prudencio et de Huguette Bokpè Gnacadja qui officieront au sein de l’institut respectivement en qualités de présidente et de secrétaire exécutive. Ces deux femmes, connues pour leur penchant très féministe et leur engagement dans le combat pour la promotion du genre, créditent déjà l’institut d’un meilleur lendemain. On ne peut que décerner un satisfécit au chef de l’Etat pour ce casting au regard du profil des deux personnalités qui vont présider aux destinées de l’institut. Visiblement le quinquennat 2021-2026 s’annonce sous de bons auspices pour les femmes par la volonté et l’engagement d’un homme décidé à sortir cette couche sociale de l’ornière : Patrice Talon.
Gabin Goubiyi